L'histoire :
Pendant que le peuple souffre en terre de Finlande et que les religions changent, Nicholas erre dans les bois. Désœuvré et dégouté par la nature humaine, il n’a plus d’objectif depuis qu’il a tout perdu. Pourtant, un vieil aveugle illuminé le rencontre et lui dit qu’il doit chercher sa femme Anni dans le sud. Il passe alors par Ulvila et s’arrête dans une taverne. Le tenancier le prend à part et lui parle d’une nouvelle arrivée importante : des croix, des peaux, des zibelines, pour une commémoration religieuse, le tout financé par le pape. Le lendemain, Nicholas rencontre deux hommes qui se disputent violemment : Ogodeï le Kalmouk et Thorbjorn de Sigtuna. Le combat est imminent et les deux hommes d’épée se rendent coup pour coup. Finalement, ils se réconcilient aussi vite qu’ils se sont disputés. Nicholas recrute ses deux grands gaillards. Il constitue un équipage de pirates et part sillonner les mers à la recherche de la fortune et de sa bien aimée Anni...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’aventure nordique de Nicholas Grisefoth continue chez Mosquito. Cette fois, Grisefoth recherche celle qu’il aime et il va utiliser tous les moyens possibles pour la retrouver. Le ton de la série change dans ce nouveau cycle : l’action et les combats sont beaucoup plus nombreux et prennent toute la place. Aventures au long cours et batailles terrestres s'alternent, pour un rythme beaucoup plus classique. On est donc bien dans un récit de pirates où les marins doivent survivre à n’importe quel prix : alliance malhonnête, pillages, règlements de compte ; tout y est ! L’ambiance reste également crépusculaire et pleine de mystères. Grisefoth croise des sorciers et d'autres illuminés qui savent produire de la magie à partir de la force de la nature et des éléments. Cependant, on est très vite déçu au fil de l’album, car on ne retrouve plus du tout les forces de la série. La psychologie des personnages est totalement mise de côté et les auteurs enchaînent les péripéties sans réelle passion. Même Grisefoth y perd en épaisseur. Le personnage au pied fourchu n’a plus ni intériorité, ni moments de doutes, et sa nouvelle quête n’a rien de passionnant. Les ennemis manquent également de profondeur et le scénario tourne vite à vide, à force de multiplier les rebondissements « spectaculaires ». Heureusement, le travail en noir et blanc de Hannu Lukkarinen est encore plus époustouflant que sur les tomes précédents. Les cases s’étirent et le dessinateur offre une prestation éblouissante. Le mélange de grands aplats noirs et la finesse des hachures sur les visages offrent un spectacle inédit et fascinant. Les personnages sont à la fois énigmatiques et inquiétants et le trait de l’artiste est à lui seul un voyage nordique des plus dépaysants. La série se relance en ayant perdu de son âme, mais fascine toujours autant visuellement...
