L'histoire :
Nicholas continue sa recherche de l’or facile : accompagné de son fidèle écuyer Detmar, il est envoyé par le chanoine Elavus pour donner une missive au vieux sage Dolmen. Cependant, la route est longue et l’hiver rude. Nicholas arrive enfin au but et retrouve son frère Hartikka. Cependant, le Roi Kaukovalta n’a pas confiance en Nicholas et il le garde prisonnier. Alors que les Croisés tentent de s’emparer de la ville, le Roi parvient à les repousser et châtie les soldats téméraires. Retenu chez son frère, Nicholas se morfond. Il revoit alors la belle Anni. Celle-ci va le guider dans sa quête, lui offrant la vérité sur bon nombre de questions qu’il se pose. Elle est même prête à utiliser ses pouvoirs magiques pour venir en aide au marchand. Avec sa dulcinée, Nicholas s’enfuit de la ville et parvient à remettre la main sur la relique du Saint Henrik : la bague de l’évêque… Ils retournent à Turku mais la situation y a bien changé : le clergé a fait main-basse sur la ville et fait régner la terreur en éliminant toute trace des pratiques anciennes et païennes. Nicholas sait qu’il se jette dans la gueule du loup…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quasiment un an après la sortie du premier tome, voici enfin la suite et la fin d’un premier cycle d’une série médiévale (même si deux autres tomes sont prévus), tournant autour du corps du martyr Henrik. L’histoire est toujours aussi prenante et oscille entre rencontres de nouveaux personnages et actions rythmées. L’intrigue est pleine de suspens, étayée d’éléments historiques et de références aux croyances de l’époque. Le lecteur français découvre ainsi avec ravissement un univers méconnu : celui de la Finlande en 1299. Le dépaysement marche à plein régime avec des noms « exotiques » de personnages, des villes traversées et des pratiques de l’époque étonnantes. On assiste également à une passation de pouvoir, un basculement de croyances où le christianisme chasse les croyances ancestrales et autres pratiques magiques. C’est l’émergence du monde moderne, mais cette naissance se fait dans la corruption, la violence et la haine. A cet égard, les religieux sont de dangereux manipulateurs, bien plus fourbes que Nicholas, qui a fort à faire pour démêler les intrigues de ses employeurs. Cet alliage savant d’ésotérisme et de réalités historiques en toile de fond est parfaitement orchestré par Juha Ruusuvuor, écrivain de romans historiques. La force de ce récit est aussi de tenir son lecteur en haleine : telle une souris prise dans un piège à rats, Nicholas se démène au milieu de dangereux intrigants. Le final réserve son lot de surprises et clôt ce cycle de fort belle manière. Si le scénario (et la qualité des dialogues) est digne d’un bon roman d’aventure, le dessin n’est pas en reste et participe à cette grande bouffée d’air pur (et froid !). Sublime mise en noir et blanc et représentation grimaçante de personnages hauts en couleurs (étrange paradoxe !), le dessin de Hannu Lukkarinen a quelque peu progressé en un an et les détails sont beaucoup plus nombreux dans ce tome. Le mélange de hachures et de grands aplats noirs est du plus bel effet et donne une peinture saisissante de la Finlande de l’époque. Une série à découvrir pour son souffle épique… un souffle qui semble venir du Dieu Ukko lui-même…