L'histoire :
Eloïse est à peine – depuis trois jours – la gouvernante de la petite Alice, qu’elle comprend déjà que ce ne sera pas un long parcours de roses. La famille habite dans une maison cossue à l’orée d’une forêt. Les parents ne semblent pas inquiets que leur fille ait disparu depuis plus de trois heures : elle est sans doute allée voir sa grand-mère philologue, spécialiste de Charles Perrault. La gouvernante prend l’initiative de s’enfoncer dans la forêt : les parents lui ont indiqué ses chemins de prédilection et expliqué ses périples à travers les arbres noirs. Au pied d’un gros arbre aux racines tordues, il y a un sabot de fillette : pas de doute, il s’agit de l’un de ceux d’Alice. Et si quelqu’un l’avait enlevée ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l’origine, Perceforest est un roman arthurien de la fin du moyen-âge, qui a servi de trame pour les contes populaires européens. Charles Perrault se serait notamment inspiré de l’un de ces contes terrifiants pour la trame de la Belle au bois dormant. Malgré les nombreuses références aux légendes, ce récit est contemporain et se déroule dans la mythique forêt de Brocéliande. Une petite fille y cherche désespérément la Belle au bois dormant : seule sa gouvernante va comprendre que cette quête va la mettre en danger. Combinant réalité et bribes de contes, le lecteur peut avoir le sentiment que les personnages errent dans un monde imaginaire à l’ambiance pesante, voir angoissante. Le fil de l’histoire n’est pas toujours très limpide et cette ambiance confondante participe à l’atmosphère étrange du récit. Le dessin sur papier gris est à la fois basique, naïf et parfois disgracieux, ce qui s’inscrit en osmose avec le thème de ce conte moderne.