L'histoire :
A Whitby, en Angleterre, le 8 août, à la fin du XIXème siècle. Alors qu’il fait un grand soleil, les responsables du phare voient arriver un bateau fou qui emmène avec lui une terrible tempête. Alors qu’une brume anormale entoure le navire, le Déméter parvient à éviter tous les récifs et à entrer sans problème dans le port. Alors que les douaniers arrivent sur le pont du bateau, ils se rendent compte qu’il est vide. Accroché à la barre, ligoté, le capitaine, mort, serre un chapelet entre ses doigts. Un énorme chien noir, à l’oie rouge, la bave aux babines, s’enfuit. Dans la goélette, entièrement vide, le douanier Holm trouve le journal de bord et se met en devoir de le lire dès le soir venu. Le capitaine Strogoff est parti de Varna le 6 juillet. Son équipage comporte des hommes qu’il ne connaît pas, et notamment son second, un roumain nommé Lepes, un géant obnubilé par la sécurité à bord. Mais à la douane turque, un contrôle traîne plus que de coutume…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le comte Dracula quitte la Transylvanie subcarpatique pour l’Angleterre. Il emporte Quarante cercueils avec lui… Le pitch est clair et alléchant, d’autant que c’est un extrait du chef d’œuvre de Bram Stoker qui est censé être adapté ici. Pourtant, le lecteur est doublement déçu à la lecture de ce livre : foin de Dracula ici. C’est un récit fantastique, angoissant et sombre. Les marins disparaissent peu à peu et tous les survivants sont suspects, notamment l’inquiétant Lepes, doté d’une force surhumaine. Mais puisqu’il est écrit que c’est Dracula, le suspens est complètement ruiné ! De fait, le scénario joue sur les classiques du genre fantastique : l’angoisse, les hésitations, les évènements qui peuvent être compris de plusieurs manières… Rien ne fonctionne, puisque la quatrième de couv’ a annoncé la fin ! L’album perd la quasi totalité de son intérêt, malgré une bonne maîtrise de la narration pour Santullo. Le dessin de l’argentin Jok, torturé, sombre et violent, crée une ambiance oppressante. Mais ses personnages sont quelquefois caricaturés de manière trop importante. Une déception à la hauteur de l’attente suscitée.