L'histoire :
Rares sont les aventures de Tintin dans lesquelles le jeune reporter ne s’est pas frotté aux animaux. L’auteur en fait ici un inventaire exhaustif, classées en 3 catégories. a/ Les animaux de terre : éléphants, rhinocéros, lions, singes et girafes volent d’emblée la vedette dans la savane de Tintin au Congo. Néanmoins, Milou compose certainement « l’animal de terre » le plus connu du 9e art. Sans oublier le gorille de l’île noire, le célèbre Yéti et la réplique culte : « Quand lama fâché, lui toujours faire ainsi »… b/ Les animaux de mer : des sauriens et hippopotames d’Afrique, en passant aux requins factices (ou non) du Trésor de Rackam le rouge et au crabe… aux pinces d’or… c/ Les animaux de l’air : les frères « Loiseau », la pie souvent voleuse (d’une clé dans les 7 boules de cristal et des Bijoux de la Castafiore) et bien sûr les perroquets qui se transmettent de générations en générations les fameuses injures de l’aïeul du capitaine…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après Tintin et la ville et Tintin, Hergé et les autos, voici donc Tintin et les animaux ! A quand « Tintin et les chaussettes » ou « Tintin et les casseroles » ? Cependant, cet ouvrage – qui n’est pas une BD – n’est pas (seulement) un moyen pour les ayant droit de faire fructifier l’héritage artistique d’Hergé. Il faut reconnaître que l’œuvre est quasiment mythologique, tant elle s’est révélée – à juste titre ! – fondatrice pour le 9e art. Chez Hergé, l’utilisation de l’animal est toujours intervenue « à propos », en harmonie avec son environnement, en équilibre avec le récit. Gérard Lippert, vétérinaire et écologiste, apporte son point de vue scientifique sur l’utilisation de la faune dans les 22 albums de Tintin. Et au-delà du catalogue et de ses analyses, une nouvelle lecture de l’œuvre se laisse découvrir alors, révélant la participation sensible d’Hergé à une réflexion écologique d’ampleur. La rigueur et la précision auxquelles il s’est employé quant à la morphologie et au comportement de ses bestioles en sont les meilleures preuves. En ce sens, Hergé a peut-être emboîté le pas d’un autre observateur/dessinateur de génie en ce qui concerne la faune : Walt Disney…