L'histoire :
Dans les hauteurs où elle habite, Marie se sent protégée du monde et des hommes. Du coup, elle adore passer son temps à observer les autres à leur insu. À l'aide de jumelles ou perchée au dessus des toits, Marie regarde la vie des gens, quitte à découvrir des secrets peu reluisants. C'est ainsi qu'elle voit, sans le vouloir, une voisine tromper son mari. L'acte se finit mal puisque le mari rentre à la maison à ce moment là ! C'est lors de ces jeux voyeurs qu'elle repère le beau Iggy, un jeune de son lycée. Elle ne cesse de le regarder jour après jour et se demande comment l'aborder. C'est alors qu'une mystérieuse grenouille fait son apparition. Elle passe son temps à jurer et à dire des grossièretés, mais elle suit constamment Marie qui devient comme une sorte de compagnon pour elle. Et un jour, ô miracle, Iggy vient lui parler pour lui demander son aide ! Il sait qu'elle dessine plutôt bien et aurait besoin d'elle pour l'aider à publier son fanzine BD. Troublée, Marie accepte, mais commence à avoir peur de souffrir à cause de ses sentiments grandissants...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tony Sandoval démarre une nouvelle série en solo – à la fois en tant qu'auteur ET directeur de la toute nouvelle collection Muertito Press, entité des éditions Paquet. Comme à son habitude, il mêle réalité et étrange par petites touches. L'histoire de Marie est une vie classique d'une adolescente qui découvre l'amour. Les pages décrivent parfaitement cet état euphorique et cette peur de souffrir. Un peu comme dans un sitcom, on la suit dans ses avancées avec Iggy, jusqu'au moment du fameux premier baiser ! Cette petite histoire n'a rien de surprenant, mais elle joue parfois sur le symbolisme pour mieux peindre les sentiments du personnage : l'amour devient un volcan au brasier intense, qui emporte tout sur son passage. L'arrivée de la grenouille qui parle fait basculer l'histoire dans l'étrange et le merveilleux. On se rapproche alors plus d'un conte. La grenouille ressemble d'ailleurs un tantinet à Jiminy Cricket par son rôle d'éternel conseiller. Sauf que ici, la grenouille est vulgaire et parle crûment et sans détour ! Le dessin anguleux et les couleurs en bichromie, délicates et douces, donnent un parfum particulier à cette histoire originale à la Tim Burton. On regrette tout de même que ce premier tome soit si rapide, même si cette sorte de préambule donne envie d'en savoir plus... dans un futur proche !