L'histoire :
1902, Gallarta, province de Biscaye, Pays Basque. Dolores Ibàrruri a sept ans. Huitième enfant d'une famille de onze, elle aime se promener seule autour de la mine. Dans sa maison, les hommes y descendent tous depuis plusieurs générations. Chez eux, on est catholique fervent mais pauvre comme Job. Elle grandit dans une condition misérable mais elle est instruite. 1919, la misère pousse les mineurs à se révolter. Dolorès monte sur les barricades, son enfant dans les bras, et exhorte les gueules noires à se battre, galvanisant toute la population de son village. La Pasionaria est née...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La collection Grands destins de femmes, des éditions Naïve, porte bien son nom. La Pasionaria se devait d'y figurer. Figure féminine légendaire, incarnation de la résistance communiste espagnole, elle a eu un rayonnement symbolique comparable à celui du Che alors que rien ne l'y prédestinait. Michèle Gazier écrit un récit qui se découpe comme des pans de la vie de cette femme austère mais juste, que la vie n'a pas épargnée. Son slogan, « No pasaran », son engagement, ses discours et sa mobilisation, ni même le fait d'avoir fabriqué des bombes, n'ont pourtant empêché Franco d’installer un régime totalitaire pendant 30 ans. Au fur et à mesure qu'on suit le parcours de cette militante d'exception, on est immergé dans l'Histoire d'Espagne. La postface et la chronologie d'une soixantaine de dates retraçant la Guerre d'Espagne ne sont pas là par hasard. Car au-delà d'une vision biographique, au-delà d'un bel hommage, c'est un bouquin instructif. Une BD intelligente, on ne peut pas y résister !