L'histoire :
Maëva a quinze ans et elle vient de tomber amoureuse. Il y a une semaine, elle a rencontré un garçon aux yeux profonds, noirs, intenses, avec une petite fossette au creux de la joue. Son parfum l'a tout de suite enivrée. Un mélange de poivre, de cannelle et de citron. Enfin, quand elle dit qu'ils se sont rencontrés, c'est un bien grand mot. En fait, ils n'ont échangé aucun mot, elle l'a plutôt croisé. Mais elle a craqué instantanément. Et depuis, elle est en manque de l'apercevoir. C'est à la fois enivrant et douloureux. Au lycée, lorsque vient l'heure de la pause, elle rejoint deux de ses amies, qui sont en couple. Elle aperçoit aussi au loin le garçon qui a volé son cœur, et elle ne peut détacher son regard de sa silhouette. Ses amies ont tout de suite perçu le changement d'attitude de Maëva. L'une d'elle lui dit comment il s'appelle : Sanjay. Son amie ne le connaît pas vraiment, mais ils sont ensemble dans un cours d'espagnol. Maëva songe qu'elle a de la chance, elle l'aperçoit au moins une fois par semaine... Voyant qu'elle est complètement absorbée par ce jeune homme, son amie se propose d'aller lui parler, pour peut-être faciliter un premier échange entre eux. Mais elle l'avertit aussi : ils ne se connaissent pas et il est envisageable que ce garçon ne corresponde pas exactement à la projection que l'adolescente a faite de lui.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce second volume de la collection Poéstrip de Nathan, la scénariste Charlotte Bousquet s'inspire du poème Je vis, je meurs de Louise Labé. Elle propose une interprétation de celui-ci sous forme d'un récit de vie. Ici, une adolescente comme les autres vit son premier émoi, ressent ses premiers sentiments amoureux, pour un garçon qu'elle ne connaît pas encore. Tout au long de l'histoire, elle passe par des émotions intenses, soit très positives, soit difficiles à gérer. Le doute est là, permanent. La jalousie pointe le bout de son nez, l'adolescente perd ses moyens, n'a pas confiance en elle. Et puis, elle passe aussi par de très grandes joies, des petites victoires qui embellissent son quotidien : un regard, un premier échange, une invitation. Charlotte Bousquet retranscrit les montagnes russes que décrit Louise Labé dans son poème, proposé en intégralité à la fin de l'album. Joseph Kai (L'intranquille) se charge de mettre en images le scénario de cette romance adolescente. Il utilise des couleurs tranchées, des aplats prononcés. Les visages des personnages manquent cependant un peu de finesse. Ce second volet de la collection mélange BD et poésie, et s'adresse davantage à un public de collégiens/lycéens.
