L'histoire :
De nos jours, une guide prénommée Jacinthe accueille les auteurs François Maingoval et Jean-Marc Krings devant le château de Versailles. Elle débute l’histoire de ce palais fastueux au moment où l’idée d’ériger un simple pavillon de chasse est née. Le 24 août 1607, le roi Henri IV fait une partie de chasse accompagné de son fils, le futur Louis XIII, alors âgé de 6 ans. Le coin est giboyeux mais éloigné de Paris. Une fois devenu roi, Louis XIII chasse beaucoup sur ces terres. Mais il en a marre de passer à chaque fois la nuit à la taverne de l’Ecu. Alors il réquisitionne les terres et exige de son architecte Nicolas Huau, qu’il lui propose les plans d’un relai de chasse, « quelques chose de simple mais confortable : quatre pièces, une galerie et quelques dépendances, pour passer une nuit de temps en temps ». En 1624, le pavillon est terminé et plait beaucoup au roi. Il y passe de plus en plus de temps et demande à son arpenteur qu’il aménage un parc d’une centaine d’arpents, avec un plan d’eau et aussi deux jeux de paume. En 1631, il demande à Philibert le Roy de transformer le pavillon en véritable demeure royale. Il lui octroie le budget maximum de 43 000 livres. Et il lui demande de ne prévoir aucun quartier pour la reine, car il n’a pas du tout envie de s’encombrer de compagnies féminines…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme l’indique de manière très explicite le titre de cette BD pédagogique, vous allez apprendre ici les étapes de l’édification progressive du Château de Versailles, aux différentes époques qui ont compté, sur un peu plus de deux siècles. Vous verrez ainsi en situation les différents souverains qui ont commandé les travaux et qui l’ont occupé, de Louis XIII qui a initialement imaginé la construction d’un simple relai de chasse, à Louis XVIII qui l’a définitivement transformé en musée. En revanche, vous ne verrez jamais – et c’est bien dommage – les phases de travaux. Versailles est toujours exposé fini et fonctionnel. On a ainsi une sensation de sauter du coq à l’âne, à travers des ellipses aussi énormes qu’étranges. Par exemple, p.11, Louis XIII est auto-satisfait d’un château « parfait » en 1633 (relativement modeste sur sa vue latérale) ; puis après une p.12 contemporaine en guise d’ellipse, Louis XIV est déjà roi depuis plus de 35 ans en 1678, à la p.13, dans un palais soudainement décuplé de surface, lorsqu’il commande la construction de la célèbre galerie des glaces. Il aurait sans doute été souhaitable que le scénariste François Maingoval se mette moins en scène lui-même avec son compère dessinateur (11 planches sur les 56 de l’ouvrage), afin de consacrer cet espace à « boucher les trous » des transformations du Château (avec des plans à l’appui !). Le dessin semi-réaliste de Jean-Marc Krings diversifie profitablement les vues sur les nombreux « endroits » du château et de son fabuleux parc, à ses diverses phases. Il ne se montre en revanche pas trop à l’aise avec le chara-design des souverains : aucun ne ressemble jamais à son portrait officiel.