L'histoire :
Alice est adossée contre un arbre, perdue dans ses rêveries. Soudain, elle voit passer un lapin blanc aux yeux roses, qui court. Il répète en boucle qu'il est en retard, mais cela n'interpelle pas plus que cela la jeune fille. Il s'arrête pour consulter sa montre à gousset, et repart. Alice n'a jamais vu de lapin avec une telle montre. Elle se lève pour le suivre. Elle le voit qui s'engouffre dans un grand terrier, et elle y plonge aussi. A peine a-t-elle franchi le seuil, qu'elle tombe dans un puits très profond. La chute est longue, très longue. Alice a le temps d'observer ce qui l'entoure. Au début, elle ne voit rien, puis elle aperçoit des cartes, des placards, des pots. Mais sa chute dure, encore et encore. Elle se demande même si elle ne va pas traverser la Terre de part en part. Elle tombe et repense à son chat, Dinah. Elle lui manque, elle ne sait pas si elle sera de retour ce soir... Tout d'un coup, elle voit le lapin blanc qui se glisse dans un couloir. Alice atterrit, et continue de le suivre. Elle l'entend dire qu'il est en retard. Mais impossible pour elle de continuer. Elle se retrouve face à des portes tout autour d'elle, qui sont fermées à clé. Elle aperçoit sur une table une petite clé d'or, mais celle-ci n'ouvre aucune des portes... Alice regarde bien, et aperçoit une toute petite porte, dans laquelle elle peut glisser la clé. Malheureusement, la jeune fille peut à peine passer sa tête par le chambranle...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le roman culte de Lewis Carroll, Alice au pays des merveilles a été adapté à de nombreuses reprises par des illustrateurs. Cette fois-ci, c'est l'autrice italienne Loputyn qui s'attaque à ce chef d'œuvre précurseur d'un genre. Elle propose de nombreuses illustrations pleines pages, parfois plus discrètes, pour aider les lecteurs à plonger dans l'univers si particulier de l'auteur, et saisir sa propre vision du monde d'Alice. Le moins que l'on puisse dire, c'est que cette œuvre lui va à ravir. Il y a ce côté étrange, dérangeant, qu'elle aime développer dans ses bandes dessinées. Son trait gothique et victorien, fortement influencé par le manga, fonctionne très bien. Sur les premières illustrations, on sent qu'elle s'inspire des représentations déjà vues d'Alice, et puis progressivement, elle s'en affranchit pour nous donner à voir des personnages différents de ceux que l'on connaît, notamment véhiculés par la firme Disney. Les éditions Oxymore ont fait de cet objet un album que l'on veut ouvrir avec soin et précaution. De belles dorures façonnent la couverture, le dos est soigné, et il y a même un signet pour permettre de lire ce texte dense en plusieurs fois. Le livre est divisé en plusieurs chapitres et les textes sont mis en page avec élégance : centrés, avec des marges importantes pour ne pas surcharger les pages, une police lisible et des mises en avant de certains passages. Un très beau texte illustré, dans lequel Loputyn met en images les moments clé de l'histoire d'Alice au pays des merveilles.