L'histoire :
Perséphone est une enfant pas comme les autres. Elle rencontre la mort l'année de ses douze ans. Tout commence un jeudi, à 23h52. Le voisin de Perséphone, Victor Columbaria, est décédé, une veillée funèbre est donc organisée en son honneur. L'horloge de sa maison a été stoppée à l'heure de sa mort. Pendant que les adultes veillent leur mort, Perséphone explore la maison. L'attente est trop longue. En plus, elle ne connaissait pas beaucoup son défunt voisin. Elle ne l'a rencontré qu'après sa mort... Elle monte le grand escalier et regarde sur les murs. Des centaines de tableaux sont accrochés. Elle arrive devant celui du défunt, et celui-ci prononce son prénom, avant de progressivement sortir du tableau sous la forme d'un fantôme. Perséphone hurle, elle a un mouvement de recul et tombe la tête en arrière dans les escaliers. Le fantôme s'inquiète pour la petite fille, mais elle ne veut pas qu'il l'approche ! Elle retrouve son père, puis sa mère en bas des escaliers, et elle demande s'ils peuvent rentrer. Les veillées funèbres, ce n'est pas pour les enfants. Le fantôme l'interpelle, mais Perséphone poursuit sa route. Le fantôme se demande ce qu'il se passe et s'avance dans le salon. Il voit un attroupement et son corps dans un cercueil. Il est mort ! Il retourne voir Perséphone qui est rentrée chez elle. Au même instant, du bruit retentit dans le placard. Deux squelettes, Charles et Théophile, sont venus collecter le dernier soupir de Victor. Mais rien ne va se passer comme prévu...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jérémie Almanza (Coeur de pierre, Aristide broie du noir) s'associe à Séverine Gauthier (Aliénor Mandragore, L'Homme montagne) pour cette nouvelle bande dessinée. Ce nouvel album s'inscrit parfaitement dans la ligne éditoriale de la collection Métamorphose, désormais Oxymore : c'est une bande dessinée différente dans son traitement graphique et scénaristique, avec une inspiration gothique, qui s'adresse à la fois à un public jeunesse (plutôt sur une tranche d'âge haute) qu'à un public adulte. Nous suivons Perséphone, qui va faire des allers-retours entre le monde des morts et le monde des vivants, tout en restant vivante (vous comprendrez donc bien que son prénom n'a pas été choisi par hasard et fait référence directe au mythe associé). Elle va apprendre à connaître son défunt voisin, mais va aussi découvrir le monde du travail chez les morts. Graphiquement, on ressent une ambiance gothique à la Tim Burton. Si le sujet de la mort n'est pas des plus gai et se transcrit visuellement par un choix de couleurs sombres, les auteurs n'ont pas fait le choix d'une esthétique particulièrement effrayante. Au contraire, on retrouve presque un côté chaleureux sur certaines planches. Les personnages sont drôles et viennent dédramatiser la notion de « mort ». Ici, celle-ci n'est pas dépeinte de façon tragique : après la vie sur Terre, il existerait une vie après la mort. L'album est ponctué d'extraits de poèmes d'auteurs classiques, en lien direct avec l'histoire, et avec la mort. Un bel album, à l'édition soignée.