L'histoire :
Deux scientifiques en combinaison de protection évoluent sur une surface déserte et sombre. Ils lèvent la tête et découvrent un cimetière de baleines. Les cadavres jonchent le sol. L'un d'eux fait remarquer que ce ne sont pas des baleines mais des cachalots, ce qui rend la chose beaucoup plus inquiétante. Les filaments de SOTW (Smoke On The Water), liés à la pollution sonore, se ramifient de plus en plus dans les profondeurs. Des environnements entiers sont en train de disparaître... Le binôme se rend à l'évidence : ils doivent alerter et prévenir, mais ils viennent de perdre le territoire des Highlands, définitivement. Pour contrer cette infection, il n'y a qu'une seule solution. La musique et plus particulièrement le rock. Des enceintes sont installées un peu partout, des concerts gigantesques sont donnés et permettent de contenir le SOTW. Lorena est convoquée par son patron dans le bureau de la boîte où elle travaille. Il lui met sous les yeux un magazine avec, à la Une, un concert démentiel qui a été donné récemment. Il l'informe qu'il avait des doutes sur certains membres du groupe et qu'il ne pouvait se le permettre. Ainsi, le professeur Katoki ne pourra se joindre à la mission, car il a échoué aux tests d'aptitude physique. Elle récupère donc la charge du projet, et devient la productrice exécutive de la mission PRISM. Lorena est sous le choc, mais elle ne peut refuser une telle opportunité. D'ici six mois, elle devra réunir les meilleurs musiciens de la planète, pour tenter de sauver la vie de la Terre. Mais l'enjeu médiatique sera tout aussi important que l'enjeu scientifique.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Matteo De Longis publie chez Oxymore le premier volume d'une série mélangeant la science fiction et sa passion pour la musique. Le mélange peut paraître étonnant et pourtant, il fonctionne plutôt bien. La Terre est recouverte du SOTW, une substance qui la rend progressivement inhabitable. Ce phénomène est lié à la pollution sonore. L'arme pour s'en prémunir reste la musique rock. Pour faire face à l'ampleur du phénomène, une jeune scientifique est missionnée pour créer le groupe de rock ultime, qui pourra sauver la planète. Le départ est un peu nébuleux, plusieurs informations nous sont données, venant de différentes sources... le lien est difficile à faire. Mais au bout de quelques pages, les pièces du puzzle s'assemblent et nous comprenons l'enjeu de ce qui se passe. On retrouve un petit côté Phobos, car les participants vont partir en huis-clos dans l'espace, le tout avec un enjeu médiatique ultra-important. Sur la première page, on est surpris par un message, articulé autour d'un triangle orange. L'auteur nous indique que dans cette bande dessinée, les onomatopées sont constituées de signes graphiques sans signification phonétique, car elles ne se lisent pas mais s'entendent. Cette utilisation différente et novatrice est intelligemment pensée. Car comment faire ressentir la musique, sujet central de l'album, dans un livre qui ne fait pas de bruit ? L'auteur crée une expérience sensorielle. Les illustrations futuristes sont réussies, elles s'inspirent à la fois des codes du manga, mais aussi de la bande dessinée franco-belge. Tout y est très dynamique, parfois peut-être un peu trop : l'effet « flou » prend souvent le dessus sur les dessins, ce qui est dommage. Ce premier tome pose les bases, crée du mystère et nous invite à lire la suite.