L'histoire :
Dans un petit village d'Espagne, un homme du nom de Lazaro est alité. Il vit ses derniers instants entouré de ses proches et demande à sa femme, Maria, de ne pas le laisser partir. La jeune épouse court alors réclamer l'aide la Vieille, une sorcière. Cette dernière exige que Lazaro soit porté par l'Idiot, un colosse simplet, jusqu'à la grotte des démons dont l'entrée est protégée par un chêne centenaire. A l'intérieur, la sorcière se met en œuvre : après avoir lancé quelques incantations, elle poignarde l'Idiot. Elle force ensuite Lazaro à embrasser sa victime. Le père Juan est averti de la cérémonie et se rend sur les lieux, un fusil à la main. En pénétrant dans la grotte, il constate l'irréparable. Il abat la sorcière et voit que l'âme de Lazaro est passé dans le corps de l'Idiot. Celui-ci fuit alors dans la forêt. Les jours qui suivent, une battue est organisée pour traquer ce mort-vivant...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les éditions Panini Comics publient avec Intrusion leur première bande dessinée espagnole. Cet album bénéficie d'une jolie réputation puisqu'il a reçu le premier prix international de la Costa Brava. Au scénario, on retrouve Andreu Martin, un romancier célèbre dans la péninsule ibérique, notamment pour sa série jeunesse Flanagan. Iici, il développe une histoire mixant thriller et horreur. On y voit un homme mourant qui, pour éviter de périr, bénéficie d'un transfert d'âme dans le corps d'un autre. Le problème est qu'une fois son esprit investi dans un autre humain, le corps pourrit tout de même plus ou moins vite. Le récit est immersif et ne perd pas de temps à absorber son lecteur. Le souci est que l'événement majeur se focalise sur le transfert d'un esprit dans un corps... du déjà vu 100 fois. Le principal ressort rappelle moult films d'horreur (dont par exemple Le témoin du mal avec Denzel Washington), bien trop faible pour emballer pleinement. Une fois l'album achevé, aucun rebondissement majeur ne s'est révélé marquant. Les dessins de Jacobo Navarro sont plutôt agréables et rappellent le style de Jose Luis Munuera (d'un point de vue dynamisme notamment), dans une veine plus réaliste tout de même. Ce thriller d'épouvante n'est donc pas aussi mémorable que sa réputation le laisser escompter. Précisons pour finir que Panini Comics a eu la bonne idée d'intégrer en fin d'album un court récit d'Andreu Martin.