L'histoire :
En des temps immémoriaux et fantastiques, des milliers de navires noirs accostèrent un jour sur une nouvelle terre, après des mois d’une traversée homérique. Ces nouveaux colons se répartirent sur ce nouveau monde, baptisé Euraclea, et bâtirent trois cités gigantesques : Ansburg, Pedrabruna et Gorjablanca. Ils combattirent aussi les terrifiants occupants des lieux, des sortent de golems habités d’une formidable puissance guerrière. La lutte fut longue et terrible. Les hommes se rapatrièrent au sein de la forteresse blanche et partiellement troglodyte de Gorjablanca… pour finalement, un jour, voir les golems abandonner le combat et fuir, sans raison. Le roi noir créa alors une garde de prêtres guerriers surentraînés pour lutter contre l’éventuel retour de cet ennemi obscur, la « garde blanche ». Des siècles ont ainsi passé dans une relative paix extérieure. Mais ce calme profita aux dissensions intestines. Les trois cités étaient devenues rivales et une interminable guerre larvée s’installa. Le roi de Pedrabruna, plutôt pacificateur, prit alors une décision : il se rendit à Ansburg pour confier le destin de sa fille Ivy à la cité. Et en échange, il accueillit le prince d’Ansburg à Pedrabruna. Et il promit la paix lorsque, au terme de leurs éducations réciproques, ces deux êtres se marieront, afin que les deux royaumes ne fassent plus qu’un, comme avant. Mais durant cette période, la paix est fragile…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est la guerre, colonel ! Cette nouvelle série éditée par Paquet se caractérise avant tout par son caractère martial et belliqueux. Le contexte est purement médiéval fantastique, dans une veine similaire au célèbre Games of thrones. D’ailleurs, le projet Alma Cubrae, est né de deux frères sculpteurs, Angel et Jordi Rodriguez, passionnés par les reconstitutions historiques en costumes et armures, au sein d’une compagnie de spectacles médiévaux, en Catalogne et en Galice. Ils ont transmis cette idée au dessinateur Sergio Sandoval, plus connu dans le monde des comics que dans celui de la BD franco-hispano-belge. Ce dernier a logiquement fait appel à son compère scénariste Gonzalo Torné, pour décliner une trame de cet univers… trame qui demeure toutefois bien floue dans ce premier volume. En effet, le scénariste s’en tient majoritairement à des narratifs sentencieux, qui explicitent peu les intrigues (nébuleuses), la personnalité des personnages (sans aucune profondeur !) et l’objectif final. De fait, on traverse ce premier volume en bénéficiant certes de très jolis paysages, de cités médiévales aux architectures dantesques (mentions spéciales à Ansburg et Gorjablanca), de combats sanglants sans ambages… mais sans trop se passionner pour le fond. Un second tome sera bien nécessaire pour préciser le souffle martial qui se dégage assurément de cette mise en bouche au goût de sang et de métal.