L'histoire :
1997. Cressy-la-Valoise. Adeline Jourdain est stagiaire au journal le Monde. Elle sonne à la porte du Maestro qui ne répond plus aux sollicitations des journalistes depuis bien longtemps. L’échange est bref et la demoiselle vite éconduite. Malgré cela, elle dormira à la belle étoile devant la porte, jusqu’à ce que la gouvernante Marguerite lui ouvre de nouveau. L’interview va pouvoir commencer, seules dix minutes lui seront accordées… Il est temps de mettre certaines choses au clair. Julien Dubois commence alors à conter des souvenirs. Il apprend le piano avec sa mère, exigeante, et doit préparer un concours en 1933. La pression est forte. Il rencontre alors en coulisse Samson François, le fils du fonctionnaire du théâtre. Son père parvient à convaincre M. Delépine de l’inscrire au concours national malgré des frais très importants. Il jouera Chopin opus 10 n° la cascade… Transi de peur, il prend son temps pour démarrer. Mais dès que ses mains touchent le clavier, il conquiert la foule par son génie et fera de mémoire les 27 études de Chopin sans la moindre erreur. Pourtant, il finira deuxième du concours. La mère de Dubois avait soudoyé le jury...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ballade pour Sophie est une ode à la musique, aux tourments de la vie, aux événements qui nous forgent, au hasard des rencontres... Nous suivons ici l'ascension de deux monstres sacrés de la musique, l’un virtuose, l’autre devenant une marque commerciale. Jalousie, tourments, devenir ce que l’on ne veut pas... Le scénario, bien construit, de Felipe Mélo, pianiste professionnel, nous emporte dans les différentes étapes de la vie de Julien Dubois, qui deviendra Eric Bonjour, vendant son âme au diable Triton pour devenir celui qu’il n’est pas, mais un personnage secondaire de sa propre vie. La célébrité vous transforme et vous fait perdre de vue l’essentiel. Chaque chapitre reprend la vie d’un personnage : Julien devient Eric, Sansom François, le chat Maurice, la gouvernante Marguerite Manchon et enfin Sophie Landrain la journaliste, contant ainsi tous comment ils en sont arrivés là. Le graphisme de Juan Cavia, plutôt anguleux, nous séduira par le choix des couleurs. Cette lecture ne laisse pas indifférent face aux affres de la célébrité et des sacrifices qu’elle engendre. Et le dénouement imprévisible s'avère une chouette surprise. Une belle émotion.