L'histoire :
Pour avoir crashé son F-22 en faisant le malin, le lieutenant Trotti doit se résigner sur ordre du Général Odds à devenir le garde-malade du Colonel Bradley « Redneck » Towsend. Aigri et malade, le militaire à la retraite ne refuse cependant pas de raconter, à la demande de Trotti, son passé de pilote des Marines pendant la guerre du Viêt-Nam… S’étant juré de suivre les traces de son oncle, lui-même pilote de chasse et disparu précocement, le jeune lieutenant Towsend rejoint Da Nang en 1967, pour participer au conflit américano-vietnamien. Très rapidement, il doit effectuer sa première mission de bombardement : un dépôt de carburant défendu par une batterie de DCA de gros calibre. Malheureusement, l’artillerie lourde est effectivement au rendez-vous. Et si la patrouille parvient à atteindre l’objectif, le chef de groupe, touché dans l’engagement, disparait. Ému par ce qu’il vient de vivre, Towsend n’a cependant guère le temps de s’apitoyer : on a besoin de lui en urgence pour un appui aérien. Une équipe de reconnaissance est en effet prise sous le feu Viêt-Cong, sans aucune possibilité d’y réchapper sans soutien. Sur zone, Towsend est sommé par l’équipe à terre de larguer du Napalm sur l’ennemi rapidement. Seul problème : l’ennemi est si proche de la patrouille de reconnaissance, que le jeune lieutenant ne peut toucher les uns sans toucher les autres…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après le sable chaud irakien (The Bridge), c’est la jungle humide et le ciel de Da Nang qui offrent leur décor à Michel Koeniguer, pour un récit mettant en scène la guerre du Viêtnam, un conflit peu traité par le 9e art. Pendu aux lèvres d’un colonel à la retraite plutôt bougon, on se laisse bringuebaler du cockpit d’un Phantom, aux tabourets du bar et aux salles de briefing d’une base aérienne, avec assez de facilité. Documenté, crédible, ne faisant pas l’économie de scènes d’action et découpé avec rythme, le scénario proposé devrait ravir les fanas de récit guerrier, plus particulièrement les doux-dingues d’aviation. Car ici, plus encore que le jeune lieutenant Towsend et ses compagnons de galère, c’est l’aviation, ses belles machines, ses us et coutumes ou le langage militaire codifié (pas toujours accessible au profane !) qui sont les véritables héros. De fait, on a du mal à s’attacher réellement aux protagonistes, quand bien même Michel Koeniguer a essayé de susciter notre empathie en creusant le sillon psychologique de ses acteurs (passé familial de Towsend, amitié entre soldats, dégout du conflit…). A l’inverse, et objectivement, après quelques planches, il est difficile de ne pas laisser son œil céder à l’envoutement d’une paire d’ailes ou d’un fuselage argenté : réalisme du trait, minutie du « travail aéronautique » et colorisation ad hoc y sont pour beaucoup. Dans ces conditions, en faisant abstraction d’un scénario basique et sans surprise, la balade plein cieux est des plus agréables. Un titre parfaitement à sa place, en tous cas, au sein de cette très bonne collection.