L'histoire :
Dans une galaxie lointaine et futuriste, cela fait plus de deux siècles que le peuple Chaarun et le peuple Hamarkhis se livrent une guerre impitoyable. A la tête des Hamarkhis, le seigneur Camilo est exaspéré. Il compte autant de défaites que de victoires et désire plus que jamais mettre un terme à ce conflit sans fin. Il impose ses humeurs et ses frustrations à ses quatre chefs de guerre qui exécutent, obséquieux, les ordres de ce leader charismatique et incontestable. Pendant ce temps du côté des Chaarun, une nouvelle matière extrêmement destructrice est découverte sur une planète inconnue. Mais celle-ci est à peine récupérée par ces derniers, qu’un traître infiltré au service des Hamarkhis s’en empare et l’apporte à Camilo. Ce dernier comprend immédiatement le potentiel militaire de cette découverte. Durant des mois, les scientifiques planchent alors sur la manière de dompter cette étrange matière sans qu’elle se retourne contre ses maîtres. Enfin, le premier test peut être réalisé. Camilo en personne se charge de ce privilège pour le moins dangereux…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Lorqu’on croise la couverture de Camilo sur un étalage, on pense immédiatement à un énième cliché sciencefictionnesque qui se fond dans la masse. Pourtant le nom du scénariste attire notre attention : Olivier Jouvray, auteur de l’excellent Lincoln. On se risque à lire quelques pages et bien nous en prend : Camilo se révèle une agréable surprise, dans un genre radicalement différent de Lincoln. Inventif et osé, l’univers futuriste mis en place fait penser aux meilleures productions signées Jodorowski. L’élément le plus fort de cette nouvelle série tient dans son personnage central, le seigneur Camilo. Omniprésent, dirigiste, volontaire et tyrannique, rarement un héros de BD n’aura autant inspiré respect et crainte mêlés. Leader né, supérieur à tout et à tous, il ne rend de comptes qu’à lui-même et ne sert qu’une cause : la victoire finale. En quelques monologues, il donne à lui seul la tonalité du récit. Certaines trouvailles graphiques sont également intéressantes : les vaisseaux plat verticaux, en forme de poison exotique ; l’espèce de fluide reliant la matière organique et les instruments de contrôle ; et ce coup de crayon si particulier, signé Jean-Jacques Sanchez, qui dessine des faciès émincés aux yeux globuleux… Certes, on ne rigole pas tous les jours chez Camilo, mais ce premier tome novateur est réellement digne d’intérêt. La fin, très surprenante, donne très envie d’en découvrir la suite…