L'histoire :
En mai 1941, soit après l’Armistice signé par Pétain, l’armée aérienne française obéit aux ordres du régime de Vichy. A ce moment de la seconde guerre mondiale, les tensions se nouent au Proche Orient, une région stratégique pour les deux blocs antagonistes. Les bombardiers anglais lâchent notamment des pluies d’obus sur les bases aériennes de Rayack, Palmyre, Alep, Damas et font de graves dégâts sur les effectifs. Les Forces Françaises du levant sont coincées entre leur allégeance aux allemands et le malaise de répliquer envers leurs compatriotes de la France Libre. Le haut quartier général fait néanmoins appel à des renforts venus d’Afrique du Nord. Sur le terrain, on annonce aux chasseurs que pour éviter d’être pris en tenaille, les chasseurs français (vichystes) vont devoir bombarder une colonne de blindés parmi lesquels se trouvent d’autres français (gaullistes). Malgré les réticences, les ordres sont les ordres. A bord de son Morane, Chatel s’exécute et encadre le bombardier, sans avoir à se soucier de défense anti-aérienne… absente. Soudain, une escadrille anglaise apparait et les allume. Chatel abime un des P-40 ennemis, qui parvient à se sortir de sa ligne de mire à l’aide d’un « tonneau barriqué », une manœuvre rusée. Chatel parvient néanmoins à l’endommager suffisamment pour l’obliger à se poser en catastrophe. Cela le rassure, car il a reconnu dans le cockpit un de ses anciens amis, Marceau…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ciel de guerre continue son histoire documentée de la bataille aérienne que livrèrent les forces armées françaises divisées en deux camps, en ce mois de mai 1941 : un camp aux côtés des anglais, la brigade française libre menée depuis Londres par de Gaulle, et un autre camp, l’aviation officielle sous régime vichyste, qui a fait allégeance au Reich. Le ciel dont il est question dans ce tome 3 est donc celui de la Syrie, alors engagée dans une guerre délocalisée, bien différente de celle qui sévit encore à l’hiver 2015-2016, date de sortie de l’album. Toujours parfaitement documenté, le scénario de Pinard montre les mêmes forces et faiblesses que précédemment : il est travaillé, sans doute irréprochable sur le plan technique, fort correctement dialogué… mais il manque de souffle et de rythme. La psychologie des personnages est elle aussi laborieuse, qui montre toutefois que les vieilles amitiés surpassent le patriotisme aveugle. Le dessin proche de la ligne claire réalisé par Olivier Dauger peut lui aussi se targuer d’être rigoureux, précis, soigné, clair et abouti. Comme pour le scénario on lui reprochera juste une certaine rigidité et des personnages qui peinent à se distinguer, ou à incarner des personnalités attachantes. Les lecteurs passionnés par les guerres mondiales ou par l’aéronautique trouveront toutefois largement leur bonheur dans cette série, qui comptera un 4ème et dernier opus se déroulant en Algérie à la fin de la guerre…