L'histoire :
Elle aimait prendre des photos. Les vallées rocailleuses de la région avec leurs pans rocheux abruptes étaient son terrain de jeux. S’appliquant à rechercher le meilleur angle de prise de vue, elle est absorbée par son image. Se déplacer à l’aveugle pour cadrer son sujet au mieux. Puis, reculer au bord du précipice afin de prendre le sujet en entier. Sans crier gare, le sol se dérobe sous ses chaussures et elle perd l’équilibre. Sa chute est interminable. Gian se réveille précipitamment, une fois de plus avec cette image gravée dans son esprit. Sa mère est morte devant ses yeux quand il était plus jeune. Reprenant ses esprits, une démangeaison au niveau de l’avant-bras le tire de sa léthargie. Un sigle incompréhensible est dessiné sur son bras, une sorte d’égratignure. Il loge dans une sorte de cabane sur le domaine de son oncle. Au loin, il soit s’approcher une estafette de gendarmerie. Observant la scène, Gian essaie de se remémorer la nuit passée. Rien, le trou noir. Au pied de l’échelle qui mène à sa cabane, sa cousine Malou lui annonce que les gendarmes recherchent une jeune fille qui a disparu la nuit dernière. Cherchant autour de lui sa chemise, il demande à Malou si elle ne l’a pas vue... mais cette dernière lui apprend qu’il est rentré entre 23h et minuit, torse nu sur son vélo. Elle est sûre de son coup car elle regardait les étoiles avec son chat Noona. Gian est abasourdi, plusieurs questions tournent en boucle dans son esprit. Qu’a-t-il bien pu faire la nuit dernière ? Quelle est cette marque sur son bras ? Et surtout, quel est le lien avec cette jeune fille disparue ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Serge Annequin place son histoire dans le Sud-Est de la France et plus précisément dans le département des Alpes de Haute Provence, dans la commune de Forcalquier. Le scénario se focalise sur Gian, un jeune garçon qui a perdu sa maman dans un accident bête et se retrouve en foyer. Son oncle cherche par tous les moyens à l’adopter, mais sa situation professionnelle et son style de vie ne lui permettent pas de faire les démarches auprès des services sociaux. Alors, dès qu’il le peut, il invite son neveu à rejoindre sa petite famille sur son domaine. Le passé de Gian est touchant et c’est ce vécu qui donne du corps au personnage. L’intrigue est principalement tournée sur l’amnésie très ponctuelle du personnage qui essaie de fouiller sa mémoire et les indices découverts au fur et à mesure. Le récit se déroule assez lentement, sous le poids écrasant de la chaleur estivale et des questionnements de Gian. Il prendra de la vitesse lorsque Gian se rendra compte qu’il connait la fille sur l’avis de recherche et qu’elle est certainement la clé de ses absences. Du côté artistique, l’auteur nous montre sa palette technique. Il s’attache au style réaliste, jouant avec la coloration des planches pour tantôt exprimer le présent, le passé ou encore le rêve. Annequin est un narrateur de talent. Le récit est poétique et touchant. Le dessin alterne la suggestion et le détail, sublimé par une coloration talentueuse. Constellation est une histoire complète qui vous emportera surement au-delà de ce que vous pouvez imaginer.
