L'histoire :
Un homme raconte ses rêves et ses angoisses. Il parle de vide, de trou, et d’un ogre qui s’empare de lui et le force à s’isoler pour le chasser, se cacher des autres. Jean-Pierre s’épanche auprès du « docteur Michel », son thérapeute, qui décèle en lui de nombreux troubles de la personnalité. Jean-Pierre semble de plus en plus désemparé et s’enfuit même du cabinet, au moment où arrive Mme Nicolof, sa voisine, la mère du médecin. Cette dernière perd la mémoire et doit s’exercer chaque jour. Elle note sur un petit carnet ce à quoi elle doit penser, les choses les plus simples de la vie, comme sortir son chien Tarzan. Mais son univers est chamboulé quand sa télé, une Pathé Marconi – La Voix de son Maître – rend l’âme. Alors qu’elle se rend chez Jean-Pierre pour prendre de ses nouvelles, elle se retrouve happée par les actualités et un reportage sur Rapa-Nui. Pendant ce temps, Jean-Pierre a amorcé une lente descente à l’intérieur de lui-même…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
De plus en plus complexe, de moins en moins lisible, et une pirouette en fin d’album pour donner à la série une forme de cycle… On a vraiment l’impression que trois albums, c’était soit trop pour arriver à la conclusion que nous apporte Serge Annequin, soit pas assez ; et que, plutôt que faire converger toutes ses histoires aussi vite, il aurait pu s’attarder un petit peu plus sur son histoire, sur ses personnages, pour leur donner un peu plus d’épaisseur. Car finalement, on a l’impression que ces trois albums n’ont été qu’un prétexte à une figure de style autour de l’effet papillon. C’est rageant, car en refermant l’album on n’a pas le sentiment que l’histoire soit terminée. Tout était trop complexe pour une conclusion aussi simpliste. Pourtant, on a envie de relire cet homme-là, parce que ses persos sont agréables, son scénar était ambitieux, son trait est quelquefois hypnotique. Il y a un vrai lien graphique entre les trois albums, la perte des couleurs pour un tome 3 entièrement en noir et blanc, les personnages gardant juste un trait de couleur les caractérisant, bleu pour Jean-Pierre, rose pour Faustine, vert pour Madame Nicolof. C’est subtil et agréable. C’est ingénieux aussi et ça permet de suivre un récit alambiqué et décousu. On aurait envie que Serge Annequin gomme les dernières pages et nous ponde un dernier opus qui serait lumineux. Bah, tant pis. Mais on se reverra sur une autre série avec plaisir.
