L'histoire :
Isaac Lindberg tient une agence de détectives privés à Seattle. Complètement aigri par la vie, il reçoit ce jour-là la visite d’une vieille femme juive, qui lui demande de retrouver son fils. Installé à New York pour son travail (des placements financiers), celui-ci n’a plus donné de ses nouvelles depuis 3 jours et cela est totalement inhabituel. Lindberg sent le contrat foireux et préfère le léguer à ses jeunes associés : il a tout de même grand besoin de payer ses factures ! O’Brien et Tomasi s’envolent donc pour la côte Est, sans perdre une miette du programme télévisé qui tient alors les USA en haleine : Check your six ! Ce reality-show complètement déjanté met en scène des épreuves aéronautiques de dingues entre deux équipes concurrentes d’aviateurs. Tous les coups bas y sont permis et régulièrement, le public peut éliminer les « maillons faibles »… lorsque les candidats survivent ! Gas Coleman et Sulfato, les candidats pilotes casse-cou de l’équipe des bleus, sont devenus de véritables héros. Mais les rouges n’ont pas dit leur dernier mot…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier tome de cette nouvelle série consacrée à l’aéronautique (collection Cockpit !) prend le contrepied de bien des œuvres du registre. C’est-à-dire que Régis Hautière et Fraco ont choisi la légèreté d’aventures foldingues, là où nombre d’auteurs se raccrochent au réalisme historique, qui offre la matière première de fuselages à décliner sous tous les angles. En outre, si les coucous volants sont certes le prétexte de Dog Fights, ils ne sont pas vraiment l’intérêt premier. Etonnamment, Hautière imbrique deux intrigues en parallèle, qui resteront dissociées l’une de l’autre durant tout ce premier opus. D’une part, deux détectives en transit à new York doivent retrouver un trader juif, à la demande de sa mère. Leur enquête ne suit pas une progression très assidue, Hautière préférant les montrer en soirée, en retrouvailles ou en palabres superfétatoires. A travers un découpage serré, Hautière dit déjà beaucoup de choses – les dialogues sont soignés ! – dont aucune ne semble véritablement primordiale… Ça tergiverse donc beaucoup, avant de décoller enfin dans la toute dernière case. D’autre part, nous suivons en alternance la compétition entre deux équipes d’aviateurs fous qui participent à un jeu télévisé géant et complètement surréaliste (on peut tuer des candidats !). L’intrigue de ces péripéties est certes très futile, elle n’en apporte pas moins le pendant spectaculaire que l’autre fil narratif n’a pas. En creux, se dessine une critique de la société du tout-spectacle, des outrances des reality-show et du consumérisme médiatique. Sur ces points, la série trouve un début de propos assez enthousiasmant, sans se départir de son divertissement de série B. Au dessin, Fraco montre un joli talent semi-réaliste, appliqué et dynamique… qui se peaufinera plus franchement dans les tomes suivants. Reste que pour le moment, on ne voit pas où la série veut en venir.
