L'histoire :
Lindberg et ses deux détectives en ont désormais la certitude : Salomon Ben Bessan a été suicidé. A New York, ils ont remonté la piste d’une clé, qui conduisait à une consigne, dans laquelle se trouvait une mallette, contenant elle-même des documents comptables. Après une analyse minutieuse de ces papelards, la secrétaire de Lindberg pointe une opération plus que suspecte : d’importants mouvements de fonds ont été opérés par Ben Bessan depuis la société de production de l’émission de téléréalité à succès Check Your Six. Cette émission met en scène deux équipes de pilotes d’avions – les rouges versus les bleus – qui se livrent à une compétition de plus en plus belliqueuse. Notamment, il est désormais possible à n’importe quel quidam de canarder les engins depuis le sol, durant leurs épreuves en direct ! Evidemment, ça ne manque pas : Tom Fairbanks, un pilote des rouges, pète une durite et mitraille les spectateurs. Les commentateurs sont survoltés : avec un pareil débordement, à tous les coups Fairbanks va être disqualifié pour la phase finale ! Pendant ce temps, Lindberg et ses acolytes suspectent un tueur à gage redoutable, Abas Rustemi, d’être le meurtrier de Ben Bessan et d’avoir enlevé leur amie Angie. Rustemi est tellement redoutable, qu’ils vont chercher à s’appuyer sur l’expérience de terrain de Don Shifazzo, le parrain local de la mafia sicilienne…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est après un gap de presque 6 ans, que sort le troisième et dernier volet de Dog Fights. Les lecteurs avides de comprendre pourquoi Salomon Ben Bessan a été tué voient enfin leur patience récompensée. Et le coupable, c’est, c’est, c’est… vous le saurez en lisant cet ultime opus. Vous comprendrez même tout, et notamment le lien entre ce suicide déguisé et l’émission de téléréalité complètement déjanté Check Your Six, dont les ballets aéronautiques permettent un rattachement de cette trilogie à la collection Cockpit des éditions Paquet. Certes, l’intrigue se boucle donc de manière complète, explicite et favorable. Certes, la narration est très correctement rythmée, ultra-vitaminée par moment, sans jamais se disperser malgré la double trame. Certes, le dessin de Fraco aura tout du long montré une griffe semi-réaliste relativement cohérente et aboutie (quelques cameos sont glissés vers la fin ; saurez-vous les trouver ?). Certes, le scénariste Régis Hautière pousse-t-il encore plus loin, et de jouissive manière, le bouchon de la trash TV : cette fois le public peut éliminer au sens propre les candidats, en les canardant à l’arme lourde ! Néanmoins, un petit regret pointe : la critique acide de la course à l’audience aurait pu être plus éclatante, plus mordante. Avec ce dernier tome, les acrobaties insensées de ces fous volants semblent finalement un peu gratuites ; et le système médiatique jusqu’alors écorné, se retrouve vite recouvert par des ressorts archi classiques du polar : détournement de fric et amant caché dans le placard. En une pirouette (aérienne) maîtrisée, les auteurs privilégient le divertissement grand-public au propos de fonds.