L'histoire :
Dans un bled paumé au milieu de nulle part… D. est un jeune garçon solitaire, fan de rock, qui voit sa vie s’effondrer lorsque sa petite copine passe de vie à trépas. Dès lors, un vide immense l’envahit. Il cherche un réconfort dans la musique, passe des auditions… Mais là encore, c’est la désillusion quand il se fait virer du groupe par le terrible Rick. L’audition finit en vrai carnage, à coup de guitare sur la tronche ! D. se retrouve plus isolé que jamais… Accompagné de son seul ami Sep et de sa sono, il se met à jouer face à l’immensité de l’océan, espérant toucher le cœur de sa lady dans l’au-delà, mais sans savoir que ces mélodies intimistes seront écoutées par la ville entière. Ainsi va naître la légende du mystérieux Doomboy, le héros anonyme qui exacerbe les sentiments les plus profonds du cœur humain : l‘amour, la compassion, mais aussi la jalousie et la haine…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jusqu'à présent, Doomboy n'existait qu'au format à l'italienne. Après sa nomination aux essentiels d'Angoulême 2012, Tony Sandoval a remanié son œuvre, ajoutant et recadrant ses cases pour en proposer cette réédition au format portrait (un poil moins cher, en prime !). Attention, chers lecteurs, n’allez pas vous méprendre : lorsqu’on feuillette l’album, on a l’impression que le dessin est très simpliste, et assez commun. Et pourtant, lorsque l’on plonge dans la lecture, on constate l’étendu du talent de l’auteur mexicain Sandoval, capable de nous offrir des pleines pages magnifiques (l’orage sur la mer !). Dommage qu’elles soient trop peu nombreuses. Et quand bien même vous ne seriez pas séduits par le dessin, vous le serez obligatoirement par l’histoire : Sandoval invente une légende urbaine débordante de sentiments. Il explore les thèmes qui lui sont chers comme la mort, le chagrin, le rock, les dérives, mais aussi l’amour et l’espoir. Il ne s’agit pas de sentiments à l’eau de rose, pas de prince charmant de la collection Arlequin. C’est bien plus profond que ça… L’amour, c’est l’amour des hommes pour les femmes, des hommes pour les hommes, des fans pour leurs idoles, des musiciens pour leur musique, tout cela cristallisé autour d’un personnage meurtri, Doomboy, héros malgré lui.