L'histoire :
Une jeune femme portant un manteau jaune est allongée dans son canapé, l'air songeur. Elle tient au bout de ses doigts un fil rouge. Long, très long. Nous n'en voyons pas la fin. C'est un lundi. Elle sort dans la rue, ce fil toujours ancré dans sa main. Et là elle voit. Des gens, tous plus amoureux les uns que les autres. Un jeune couple, admirant fièrement leur fil rouge, qui les relie l'un à l'autre. Deux femmes se sourient face à ce lien. Un couple de personnes âgées se câlinant tendrement. La femme au manteau jaune regarde son propre fil... Elle ne sait pas ce qu'il y a au bout. Peut-être que l'homme de sa vie l'attend. Peut-être que le fil ne s'arrête jamais. Ou peut-être que personne ne l'attend à l'autre extrémité. Il faut qu'elle sache. D'un air déterminé, elle ramasse un morceau de ce fil. Et elle remonte ainsi, encore et encore. Elle amasse ce fil rouge dans ses bras, qui se transforme en pelote, puis en tas encombrant. Mais rien ne l'arrête. Il faut qu'elle sache ce qui se cache au bout de son propre fil rouge. Et elle espère qu'elle y trouvera l'amour...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L'amour a toujours été un vaste sujet de discussion, de débats, de rêveries et de fantasmes. Mais à quoi ressemble l'amour des gens modernes ? C'est la question que s'est posée l'autrice, Crystal Kung. En se basant sur ses propres expériences de l'amour, et sur celles de son entourage, elle a décidé d'illustrer des exemples marquants de cette nouvelle génération. De nouvelles histoires d'amour virtuelles, des angoisses qui nous submergent lorsque nous pensons à l'avenir, du courage face au regard des autres, ou encore la nécessité de continuer à avancer malgré les échecs amoureux. Elle nous relate tout cela à travers quatre histoires différentes, toutes muettes et brèves. C'est court, efficace, et les illustrations sont à couper le souffle. L'autrice, qui avait signé la bande dessinée sans texte également Le petit vagabond, revient nous enchanter avec un style graphique se rapprochant du cinéma d'animation, et des planches aux ambiances et aux couleurs envoûtantes. Les histoires sans texte sont toujours un pari risqué. Il faut que le lecteur puisse plonger dans un univers graphique, qu'il comprenne le déroulé du scénario et les sentiments des personnages grâce à leurs expressions, à leurs gestes. Mais celui-ci est réussi, et haut la main. Chaque historiette est un condensé de sentiments puissants, débordant à la fois d'amour, d'espoir, de nostalgie, de désillusions. C'est beau et puissant.