L'histoire :
Sur la lointaine planète Futura, colonisée par les humains, trois jeunes gens se payent une sortie nocturne non-autorisée à bord d’un EVSEF (Engin Volant de Surveillance et d’Exploration des Frontières). Sans doute pour épater Chérine (étudiante en psycho-sociologie), Théo (étudiant en biologie) et Bart (sergent pilote) l’emmènent contempler le « bord du monde ». Ce gouffre empli de brume est effectivement magnifique à l’aube. Surtout, l’interdiction absolue qui est faite d’y pénétrer est trop tentante : ils décident de constater par eux-mêmes la pseudo-dangerosité de la Terra Incognita, en descendant à travers la brume à bord de l’EVSEF. Ils ignorent que dès le début de leur escapade, les autorités de Capitale-City sont en alerte maximale. Avertie, l’inflexible Colonel Amara ordonne même leur exécution sommaire : personne ne doit revenir vivant de la Terra Incognita ! Sous la brume, les trois étudiants découvrent tout d’abord des espèces insectoïdes bizarres, des lichens austères et prolifiques dans cette zone de gaz toxiques… Puis en suivant le torrent d’un étroit canyon, ils remontent une profonde chute d’eau et aboutissent à un paysage paradisiaque, avec des espèces animales et végétales incroyables ! Leur exploration les emmène jusqu’à une sorte d’édifice noir et artificiel, dépassant très haut de l’eau. Intrigués, ils décident de plonger avec leur EVSEF pour comprendre ce que c’est et tenter d’en savoir plus sur ses « racines ». Ils découvrent alors un temple immergé, preuve d’une autre civilisation que la leur sur cette planète…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour fêter dignement son arrivée chez l’éditeur Paquet, Jean-Charles Kraehn se lance en auteur complet dans un registre qu’il n’avait encore jamais exploré jusqu’à présent : la science-fiction ! L’axe retenu est plus proche des Mondes d’Aldebarran de Léo que du space-opéra façon Bajram, mais on conserve avant tout la « patte Kraehn ». Car à l’instar de Myrkos, l’auteur propose à ses jeunes héros de s’affranchir d’un obscurantisme d’état. Les trois jeunes gens s’offrent en effet une virée en territoire interdit et découvrent progressivement l’ampleur de ce qu’on leur a caché. Cette mise en bouche propose donc de larges paysages sauvages (parfois sur toute la largeur d’une double planche), un bestiaire iconoclaste et de nombreux mystères restant à découvrir. Le lecteur s’assimilera plus à un explorateur du XIXème, qui doit affronter et/ou comprendre des espèces et des cultures nouvelles, qu’à un combattant galactique. Graphiquement, le trait semi-réaliste de Kraehn semble simplifié par rapport à Gil Saint André. Simplifié, certes, mais soigné tout de même, avec un gros boulot de recherches pour créer ce nouvel univers, comme le prouve le cahier graphique annexé à la fin de la première édition. Un petit bémol concernant la colorisation infographique, un brin flashy et artificielle, réalisée en famille par Patricia Jambers (Mme Kraehn) et la filloutte Sophie. Soyons indulgents, il s’agit d’une première… Une série à suivre en (au moins) 3 tomes.