L'histoire :
A bord d’une camionnette, en 1952, un archéologue et son guide traversent la jungle guatémaltèque, rapportant à la civilisation occidentale un inestimable trésor inca. Soudain, un guet-apens leur est tendu : Peïo, Enrico et leur chef Tim Jones les rectifient à coup de flingue. Ils leur piquent les précieuses caisses bourrées d’or et une relique : une main en or pur. Les voilà de retour vers l’Europe à bord de la Gironde, un paquebot français qui rejoint l’Atlantique après avoir traversé Panama, avec une poignée de touristes à bord. Les trois canailles profitent de l’ambiance et festoient leur butin, qui se trouve dans la cale. Mais Ernesto est malade. Il fait des cauchemars, lors desquels il voit des incas et des conquistadors sanguinaires. Peïo craint qu’une malédiction inca soit à l’œuvre… Sur le pont, un bizutage est organisé pour fêter le passage du tropique du cancer. Mais secrètement, dans l’obscurité de la cale, un marin ouvre une caisse. Il est aussitôt possédé par un esprit démoniaque qui le transforme en inca sanguinaire. Cette curiosité signe le début d’une invasion de zombies à bord, contre lesquels les passagers vont désespérément lutter…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les éditions Paquet nous proposent ici un one-shot d’aventures et d’horreur mélangeant le registre zombifique à celui du survival. Le pitch est simple : au beau milieu de l’océan atlantique, les passagers d’un paquebot s’imaginent pouvoir résister à une malédiction inca qui les transforme un à un en zombis, rejouant la folie sanguinaire qui a jadis opposé conquistadors et incas. En 54 planches, les scénaristes Silvio Panucci et Fred Weytens n’ont guère le temps de creuser la psychologie des personnages, qu’ils soient principaux ou secondaires. Le récit sera donc majoritairement emmené par des anti-héros, un trio de vraies canailles, assassins avides d’or et prompts à manier toutes sortes d’armes. Cette base un peu gratuite ne nous lâchera jamais durant la suite linéaire des évènements, qui privilégie largement les scènes choc et les ambiances, au fond de l’intrigue. C’est là le seul grief qu’on peut porter à cette histoire. Car ce principe n’empêche nullement l’immersion du lecteur, en raison d’une tension permanente et croissante, et surtout d’un déchainement d’hémoglobine et de cadavres – après tout, c’est bien ce qu’on attend de ce genre. A l’aide d’un dessin semi-réaliste, aussi dynamique dans le trait que dans le découpage cinématographique, Yan le Pon s’éclate donc à alterner les ambiances lugubres, les giclées rouges, avec une pointe d’érotisme qu’on doit à l’ingénuité généreuse de trois passagères. Du sang, du sexe, des zombis : ce one-shot fera des heureux.
