L'histoire :
Los Angeles, dans les années 20. Alors que le pays se remet doucement des cicatrices laissées par la première guerre mondiale, le microcosme du cinéma est en pleine ébullition dans le quartier d’Hollywood. Les grosses maisons de production brassent des millions et doivent gérer les petites crises et dérapages de leurs acteurs vedettes. Ce sale boulot, c’est Danny Winter qui s’y colle. Gros bras à la solde de Mr Thompson, Danny se charge de maintenir l’ordre dans les soirées extravagantes de son patron, se débarrasser des cadavres encombrants ou se rappeler au bon souvenir de certains créanciers en retard de paiement. Ce grand gaillard baraqué vit seul et il a beaucoup de mal à maintenir le lien fin qui le lie à son frère, Monty, qui office en tant que flic. Monty a tout. Il est athlétique, il plait aux femmes et il est un héros de la guerre. Alors que les deux frères se retrouvent au comptoir d’un café pour partager un rare moment de discussion, la serveuse fait du charme à Danny. Monty, séducteur, repère le jeu de cette dernière et tente de faire passer le message à son frère. Danny, un peu balourd et maladroit, invite la jeune femme à sortir. Après plusieurs semaines, Danny est sous le charme et propose à la jolie Lillian de l’accompagner à une soirée organisée par son patron. Faute grave, la jeune femme tombe sous le charme de ce dernier et quitte Danny. Quelques jours plus tard, Lillian est retrouvée morte. Danny est accusé en tant qu’amant trompé et Monty mène l’enquête.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Hollywoodland se présente comme un one-shot de 260 pages regroupant l’ensemble des mécanismes d’un bon polar. Des rebondissements à la pelle, des histoires secondaires qui se retrouvent liées au récit principal, des personnages découvrant leurs vrais visages au fil du scénario, le faste de la sulfureuse Los Angeles, de la violence, du sexe et une rivalité entre frère. Ce détonnant cocktail est très bien dosé par Michele Masiero, le scénariste. Les deux personnages principaux sont complexes. D'un côté, Danny le gros bras, réglant les problèmes de son patron à coup de clé de bras et de bourre-pif, se retrouve empêtré dans une histoire d’amour maladroite. De l’autre côté, Monty est l’opposé de son frère. Tout lui sourit et le personnage dépeint par les auteurs est presque trop rutilant pour être plausible. C’est très finement joué car au long du récit la façade s’effrite laissant entrevoir une toute autre vérité. C’est d’ailleurs, une des forces de ce scénario. Au niveau du dessin, Roberto Baldazzini, maître de la bande dessiné érotique, sort de son carcan tout en gardant son trait réaliste. A l’instar de son one shot Stella Norris, le style graphique de l’album est un noir et blanc dur, sans nuance de gris, qui augmente le sentiment oppressant et agressif du récit. La plongée dans l’ambiance des années 20 est saisissante et très plaisante pour les amateurs de cette période. Ainsi, les auteurs réussissent à nous proposer un récit plaisant possédant de nombreux codes du polar et une belle plongée dans la sulfureuse Hollywood des années 20.