L'histoire :
Le 9 juillet 1948, Jo Siffert va sur ses 12 ans quand son père l’emmène sur le circuit de Bremgarten près de Berne. Emerveillé, il peut admirer tous les as de l’époque : Villoresi, Farina, Ascari et surtout le français Jean-Pierre Wimille qui mène l’épreuve avec son Alfa-Roméo 158, avant d’être battu sur le fil par le Comte Trossi… Raymond Sommer le subjugue. Ce triste weekend est également marqué par les décès de Christian Kautz et d’Achille Varzi. Jo se revoit annonçant à ses parents dubitatifs que quand il sera grand il deviendra coureur automobile. En 1954, impressionné par le pilote fribourgeois Benoit Musy au grand prix de Suisse, il lui vient l’idée d’adopter les couleurs de son casque quand il sera devenu pilote. En 1958, la moto lui parait être un moyen pas trop onéreux pour atteindre le sport mécanique. Quelques années plus tard, Jo Siffert passe sa licence de pilote auto au volant d’une Alfa Roméo Giuletta.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le nom de Jo Siffert ne dira pas grand-chose aux plus jeunes. Or, à l’instar d’Eyrton Senna, ce pilote a marqué l’histoire de la F1. Après des débuts en moto (1957 à 1960), il s’imposera rapidement en course automobile puis deviendra le pilote officiel et emblématique de Porsche qui permettra à la marque de rejoindre les grandes écuries. Comme plusieurs as du volant, alors qu’il était encore au sommet de son art, Jo Siffert aura un accident sur circuit qui lui sera fatal en 1971. Cette biographie est richement documentée : au-delà du caractère exhaustif de son parcours sportif, on retrouve quelques photographies d’époque, des reproductions de ses contrats avec le cinéma, des témoignages d’autres coureurs automobiles et de nombreuses anecdotes sur ce pilote d’exception. Découpé en une douzaine de chapitres, cet album balaie sa carrière sportive avec les étapes importantes et notamment sa capacité à dominer différents championnats (Course d’endurance, F1, F2, etc.) mais également sa participation dans un film, sa brève figuration à la télévision (il apparaît notamment dans le générique de la série Amicalement vôtre), et enfin sa réussite dans les affaires. Ce découpage en chapitres permet également aux auteurs de diversifier les styles narratifs en ayant recours soit à une voix-off, soit à Jo Siffert lui-même, ou encore à un spectateur (le dessinateur Michel Janvier). Malgré des textes très denses, voir envahissants, la lecture est fluide et plutôt accrocheuse pour les passionnés. Au dessin, la copie est plutôt réussie : les bolides sont mis en valeurs avec des lignes dynamiques et des cadrages astucieux.
