L'histoire :
En 331 av. J.-C., Alexandre le Grand fait prêter serment à ses généraux de garder le secret devant les ruines encore fumantes de Persépolis. Près de trois siècles après, un jeune esclave indigène prénommé Kaliclès, est affranchi par son maître romain selon la dernière volonté du jardinier Médèlas, lequel avait pris le garçon sous son aile. Désormais libre, le jeune homme décide de quitter Alexandrie pour Memphis afin de retrouver un prêtre du nom de Mennah. Celui-ci doit lui fournir la clef de son étrange héritage : une dague et un manuscrit en hébreu qui appartenaient à sa mère. Mais sur le chemin, il est assailli par quatre gredins qui le laissent pour mort en plein désert...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Kaliclès, c'est le nom de notre jeune et bel éphèbe, nom que tout nouvel esclave affranchi héritait de son maître. C'est aussi étymologiquement celui qui est désigné justement, le "bien appelé". Régis Hautière et Jésus Redondo mettent en place une intrigue dense et accrocheuse dès les premières planches : quel secret Alexandre fit-il jurer à ses généraux sur les ruines encore fumantes de Persépolis ? Pénétrant sur le plateau iranien à la tête de ses Macédoniens, celui que les Perses appellent Sikandar, comprend qu'il est inutile d'espérer rallier les habitants du pays, décide de les frapper de terreur et livre la ville au pillage... Secouru par un vagabond , puis secondé par un apprenti scribe, Kaliclès est donc celui qui, près de trois siècles plus tard, doit lever le voile. Les débuts de leur voyage "en enfer", promettent maintes péripéties riches en références historiques, tels que la quête des fameux papyrus achetés par Nélée à Aristote et conservés à la Grande Bibliothèque. Les meurtres s'enchaînent et l'on ne s'ennuie guère. Mais peut-être est-ce là que ce rythme blesse. Les personnages astucieusement typés passent trop rapidement pour que l'on s'y attache (Médèlias le jardinier hellène, Heimdall le barbare nordique, Kalkan le vétéran sarde, Melquart le commerçant sans scrupules, Mennah le prêtre de Memphis, Argos le romain et son scélérat Séthi, etc). Le récit solidement construit et documenté, servi en outre par un trait efficace, donne une impression d’ensemble presque trop stéréotypé. Finalement un brin trop classique, ce premier cru laisse en bouche un goût d'inabouti. En Egypte comme à Alexandrie, rien ne se fait sans Apis...