L'histoire :
Roxane Leduc se rend ce matin-là à un rendez-vous fixé par son commanditaire, un spécialiste d'art asiatique qui commercialise en Europe les pièces qu'elle déniche sur place. Sur cette terrasse d'un hôtel de Katmandou, un certain Anderson lui parle de la main Pangboche, un ossement momifié découvert dans les années 50 lors d'une expédition américaine au Népal. La longueur des doigts, la forme étrangement allongée de la main, ont persuadé nombre de collectionneurs qu'elle provenait d'un yéti. Devant le refus des moines qui détenaient la relique de la lui confier pour des examens approfondis aux Etats-Unis, le milliardaire texan en a subtilisé un doigt, qu'il a fait quitter le pays dans les bagages d'un célèbre acteur américain. Anderson a des révélations importantes à faire sur cet épisode. Mais à peine a t-il commencé à expliquer à Roxane que le doigt expédié aux Etats-Unis était un faux, qu'il bondit de sa chaise et s'enfuit en courant, visiblement poursuivi par un groupe d'hommes. Au retour à son hôtel, Roxane découvre dans sa chambre un incroyable paquet...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
André Taymans nous livre une nouvelle aventure prévue en deux tomes, sur les terres népalaises qu'il affectionne particulièrement. Il y promène Roxane Leduc, personnage récurrent de ses albums, qui déroule ici une enquête en solo, totalement indépendante notamment de Caroline Baldwin. On retrouve la patte narrative de l'auteur belge, à savoir des situations et des dialogues modernes, sur un fond graphique très classique, un style unique qui le rend immédiatement reconnaissable. La ligne claire de Taymans s'est affirmée avec les années, assumée dans la simplicité de ses traits, tout en devenant de plus en plus lisible et fluide. Il ne surcharge absolument pas ses pages avec des dialogues inutiles, ce qui, là aussi, lui donne une touche bien plus actuelle que lorsqu'il illustre notamment Lefranc. Admirateur d'Yves Chaland, il rappelle également dans sa mise en scène le talentueux auteur suisse Cosey, auteur de Jonathan, lui aussi passionné du Népal. Avec une petite touche supplémentaire pour gérer le suspense, comme en page 22 cette case noire absolument frappante. Ce diptyque nous donne par ailleurs l'occasion de voir le dessinateur utiliser la couleur directe, en touches sobres, loin du spectaculaire, ce qui donne à ses pages une chaleur supplémentaire. André Taymans poursuit donc son chemin avec régularité, persévérance et maîtrise. Il livre en tout cas ici un de ses tout meilleurs albums.
