L'histoire :
La mort a emporté sa maman. Gavino est triste et décidé : la Grande Faucheuse ne l’aura pas… Il quitte le soir même son père et ses 3 frères pour trouver le légendaire pays où l’on ne meurt pas. Dés lors, à la ferme familiale, on n’entend plus jamais parler de lui. Les autres enfants grandissent avec leur père, bercés par les saisons et la douce lumière de leur campagne. L’homme fait ce qu’il peut pour les élever convenablement. Chacun tente de combler le vide laissé par ces absences en s’accrochant à quelques chimères ou à ses obsessions… Lorenzo, mélancolique, furette au bord de la rivière, attiré par la belle Loredana, une ondine qui l’invite à partager le lit de sa rivière pour l’éternité. Maurizio, l’ainé, court bois et chemins à la poursuite du moindre gibier. Dino, le plus jeune, qui ne se souvient plus du visage de sa mère, l’imagine en respirant ses anciens vêtements : il rêve de se retrouver à côté d’elle pour goûter au confort de sa protection. Le père, lui, inconsolable, lutte contre de vieux démons qui le tirent du sommeil dés la nuit tombée : des fantômes qui lui réclament des bijoux… C’est alors qu’Elle arrive un matin. Elle est belle, fraîche, réconfortante et ne tarde pas à séduire la maisonnée. Qui est-elle et pourquoi est elle là ? Ils le découvriront sans surprise. Peut-être la connaissent ils, finalement, depuis longtemps…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est avant tout un récit « d’atmosphère » que nous proposent Myriam Tonelotto et Stéphane Girel : une histoire baignée de douceur et de mélancolie, cajolée par les tons chauds d’un éternel crépuscule méditerranéen… La Promise est un conte. De ceux qui font grandir en nous confrontant à nos phobies : un face à face sans gagnants, ni perdants. Celle qu’on affronte ici est la peur de la mort. Elle ouvre le récit, puis nous accompagne pendant 80 planches en un clin d’œil tendre et rassurant. Car il est là, le paradoxe de la fable : nous apprivoiser. On pourrait s’en trouver dérangé, tant le sujet est dans la réalité souvent chargé de drame. Mais la voix off calme, subtilement posée par la scénariste et les aquarelles incandescentes de Stéphane Girel nous apaisent, plutôt, en véritable anxiolytique. Les écarts fantastiques qui nous rapprochent plus du rêve difficile que de notre quotidien permettent eux aussi d’avaler la pilule sans trop de douleur. Au final, on absorbe le récit avec maturité, conscient d’avoir vécu un moment d’une rare intimité avec nos propres inquiétudes : une belle introspection, que seules les peintures d’un auteur qui renoue enfin avec la BD pouvaient accompagner.