L'histoire :
En rentrant de l’école, deux enfants pénètrent chez un brocanteur dans l'hôtel particulier d’une grande ville. L’intérieur sombre laisse tout de même apercevoir un improbable bric-à-brac de vieilleries. Soudain, un masque géant et effrayant exotique leur parle. Ouf, c’est juste l’oncle de Lucie qui déplaçait diverses choses. Il les emmène un peu plus à l’intérieur. Lucie explique qu’elle cherche un sujet pour un exposé scolaire et qu’elle avait pensé aux… vers de terre ! Ça tombe bien, le tonton en connait un rayon sur tout, y compris sur les vers. Mais étant donnée la recherche d’originalité, il propose à sa nièce un autre sujet, tout aussi piquant : l’abominable homme des neiges. Il déballe aussitôt d’un carton une patte authentique d’un yéti (pas cher : 39€ la paire). Puis il indique les écharpes, les bonnets et ouvre une porte qui donne… sur le blizzard en plein massif de l’Himalaya ! Or Lucie trouve ce sujet peu original. L’oncle propose alors de s’intéresser au Hollandais volant, cette caravelle maudite pilotée par un équipage fantôme condamnée à voguer pour l’éternité.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce petit « livret » à couverture souple n’est pas tout à fait une BD, étant donné que le tonton qui fait la visite du cabinet de curiosité se livre surtout à un monologue de textes, vaguement inscrits dans des phylactères, mais illustrés sans bordures de case. Par ce biais, le hollandais Emanuel Wiemans se livre à un catalogue non exhaustif de quelques-unes des grandes énigmes de la civilisation humaine. Sous prétexte d’un exposé scolaire original à faire, un tonton brocanteur / érudit / explorateur promène ainsi deux élèves à travers les mystères loufoques dans son hôtel particulier qui donne sur moult univers spatio-temporels. Le yéti, le Hollandais volant, la peste dansante, la légende d’Elvis Presley qui voudrait qu’il soit toujours vivant, les disparitions dans le triangle des Bermudes, l’origine des statues de l’île de Pâques, la malédiction du trésor de Toutankhamon, la cité de l’Atlantide… A chaque fois, il soliloque en compagnie des deux enfants sur deux pages, en expliquant le mystère tout en s’habillant, ou en s’équipant… avant de plonger avec eux, par un phénomène d'immersion très pratique, dans une case géante en double page, via le dessin stylisé qui caractérise sa griffe, dans le cœur de l’action ! Tous les mystères sont rapidement exposés, mais surtout un peu convenus… Un seul échappe à notre connaissance : la disparition de la rançon de Cooper (1971). Et on vous laissera découvrir de quoi il s’agit.
