L'histoire :
Quelques jours après l’armistice du 11 novembre 1918, un industriel borgne, Monsieur Galardon, contacte le capitaine Billaret, pilote hors pair désormais démobilisé. Il lui propose de mettre ses talents de pilote au service d’une noble cause, néanmoins toute aussi périlleuse que ses combats aériens lors de la bataille de la Somme. En effet, Galardon veut créer une ligne aérienne commerciale dédiée au transport du courrier qui relierait l’Europe au continent africain. Billaret accepte, à une condition unique : pouvoir embaucher le commandant Adrien Delamare, un as des as. Garlardon craint que cet alcoolique et tête brûlée soit incontrôlable… mais il n’a pas le choix. Billaret sauve ainsi Delamare d’une déchéance totale : de retour dans la vie civile, le pilote semble totalement perdu. Toutefois, la compagnie a un concurrent de taille : Pierre Latécoère a un projet similaire, et il décroche non seulement une subvention d’un million de l’état français, mais aussi l’exclusivité du transport du courrier de France. Galardon et ses hommes doivent donc convertir leur projet : ils effectueront le transport entre le Maroc et le sud de l’Afrique. Le plus délicat reste d’assurer la cohésion de l’équipe. Car outre les deux pilotes français, elle se constitue d’un belge, d’un allemand et de l’épouse de Galardon, qui semble en pincer pour Delamare…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les pionniers de l’aéropostale en Afrique constituent un contexte authentique idéal pour une série d’aventures historiques à grands frissons, qui manquait encore au catalogue Cockpit de Paquet. Pascal Davoz (au scénar) et Philippe Tarral (au dessin) comblent donc cette lacune avec ce premier tome d’un diptyque. Les phases de présentation, de recrutement et de contextualisation passées, on se retrouve vite dans l’action avec une panne au-dessus du Sahara. Bédouins ennemis et amis, divagations pédestres à travers le pays de la soif, alliance piégeuse avec des marins albanais, plans nauséabonds pas très fairplay, romance adultère… Le scénariste entremêle plaisamment les intrigues, mais on ne s’attache pas encore pleinement ni aux personnages, ni aux enjeux. Au dessin, Pierre Tarral œuvre sérieusement dans un registre réaliste, n’hésitant pas à deux reprises à élargir ses cases panoramiques sur les planches d’à côté, sans se préoccuper de la pliure centrale. Son dessin académique ne parvient cependant pas encore à imposer une griffe, ou à dégager une personnalité. Un agréable parfum de Crabe aux pinces d’or se dégage des déambulations dans les dunes ou des portes de souk…