L'histoire :
Au cœur de la période d'occupation allemande, Marie-Jeanne tente tant bien que mal de s'occuper du petit Antoine, le fils de Georges. Ce dernier est désormais dans le maquis. Sous le nom de code de Merlu, il tente de maintenir les résistants prêts pour soutenir l'offensive des alliés qui n'en finit pas d'être annoncée. Marie-Jeanne continue de vivre dans la famille de Jean-Claude, membre de la milice et collaborateur de l'occupant. Elle y trouve une sécurité pour son petit garçon, tandis que son mari officiel utilise ses charmes pour l'emmener avec lui à chaque rencontre avec la Kommandantur. Si elle pouvait céder aux avances des officiers, cela l'arrangerait bien pour ce qu'il imagine être sa future carrière lorsque la victoire allemande sera complète. Mais dans les forêts toutes proches de Chalon, la résistance commence à connaitre des succès, sabotant des transports, récupérant des prisonniers. Les infos glanées par Marie-Jeanne n'y sont pas pour rien dans ces réussites, même si aux yeux de toute la population elle est une femme sans vertu qui s'offre en échange de nourriture et d'avantages. Jean-Claude, de son côté, rêve de mettre fin aux agissements du Merlu, et déploie tous les moyens possibles pour savoir où les groupes de maquisards sont planqués. L'heure de l'affrontement entre les deux hommes approche...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l'image du deuxième tome qui ancrait la série dans un récit de guerre, ce dernier volume voit l'action monter crescendo sous tous ses aspects. La tension entre Marie-Jeanne et Jean-Claude, les risques autour des membres de la famille du Merlu, le tout sur fond de nervosité croissante chez l'occupant et les collabos qui sentent que la victoire n'est plus du tout certaine. Les auteurs nous emmènent parmi tous les groupes de protagonistes pour voir comment ils vont se rapprocher d'un face-à-face final potentiellement dramatique, à travers des scènes de la vie quotidienne sous l'occupation, et des actions armées entre les résistants et les soldats. Les caractères restent marqués et franchement manichéens. Jean-Claude est vraiment une ordure sans nom, le dessinateur Jérôme Phalippou lui donne tous les traits de la fourberie. Georges est, lui, au contraire parfaitement héroïque et courageux. L'aspect grand-public perçu dès le premier tome persiste donc ici avec un premier degré assumé. Cela dit, il va se passer des choses pas forcement drôles pour emmener tous ces personnages vers une conclusion qui tournera forcément autour de la libération, avec son lot de révélations, de drames et d'injustices. Au final, les trois tomes auront progressé de manière équilibrée pour constituer une aventure de résistance très classique et plutôt agréable. Le style traditionnel de la mise en image s'est assoupli au fil des pages, mais il sera resté dans la tradition du franco-belge le plus classique.
