L'histoire :
La gracieuse Fauvette et le jeune Castor se sont enfoncés dans la forêt, à proximité d’anciennes ardoisières, afin d’assouvir une mission écologique. Ils s’affairent en effet à réduire en copeaux un vieux tronc d’arbre moisi, afin d’en remplir ensuite le fond de leurs nouvelles toilettes sèches. Soudain, Castor remonte son coupe-coupe plein d’un liquide visqueux. Il s’étonne tout d’abord que ce vieil arbre ait encore autant de sève… en réalité, il s’agit de miel : il vient de déranger un essaim d’abeilles. Castor pique aussitôt un sprint vers la mare, afin d’échapper à la nuée qui le poursuit. Fauvette le repêche sous un nénuphar, mais elle trouve aussi autre chose à côté de la marre : l’entrée d’une galerie vers la vieille ardoisière, avec un feu de camp fraîchement éteint juste à côté. C’est curieux, qui peut bien vouloir vivre dans cet endroit désaffecté ? Fauvette et Castor entament l’exploration de la galerie. Fauvette retrouve alors son bidon de bouillie bordelaise (pour sulfater le jardin) qu’elle pensait avoir perdu. Plus loin, ils dérangent une fouine au pelage arraché. Fauvette pense qu’ils sont en train de pénétrer la tanière d’un monstre qui mène des expériences sur les animaux. Au fond de la galerie, ils trouvent alors une cabane, dont l’intérieur est éclairé par une lanterne…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les aventures « écologiques » de Fauvette et Castor partent sans doute d’une bonne intention de leur auteur complet, Jérôme Phalippou. Ce dernier veut visiblement apporter sa pierre à la mouvance écologique qui s’empare du 9ème art – et, espérons-le, de la planète, après une première édition en 2014 chez PerspectivesArt9. Une première historiette de 11 pages sert de mise en contexte, dans laquelle l’auteur se met en abyme et présente le propos environnemental de sa série. Dans les alpages, un gamin légèrement vandale et une jeune femme clairement plus âgée et mature que lui, enchaîneront des actes vaguement écolos, en tentant d’apporter des notions didactiques aux lecteurs. Ce premier opus poursuit ensuite avec une collection de strips horizontaux de 3-4 cases, au cours desquels moult sujets sont abordés… sans jamais convaincre. Les chutes humoristiques sont en effet un peu molles et/ou réchauffées (c’est de circonstance…). Quant à l’aspect pédagogique, il est au mieux léger et souvent convenu. Quelques rares gags tirent tout de même leur épingle du jeu, en étendant le champ humoristique au cynisme débridé (ex : les hérissons). Phalippou se permet aussi régulièrement la mise en abyme, lorsque les personnages évoquent son travail (ex : le dessin mal crayonné, car l’auteur a mis des moufles). Grace à la belle maîtrise de son dessin, l’auteur réussit en revanche l’atout de charme : Fauvette est relativement sexy. Il peut tout de même paraître un tantinet incongru, pour un recueil de gags bon-enfant et grand-public, qu’un garçon bien plus jeune qu’elle cherche régulièrement à la mater à poils…