L'histoire :
Népharius, créateur du monde de Lock et premier maître des portes, s’est libéré de sa prison de pierre et a repris le pouvoir sous le nom d’Arckina. Afin d’assouvir sa vengeance contre les anciens maîtres subalternes qui l’avaient trahi, il a transformé Alkalin en fontaine Art Déco et il a fait de Célestia son esclave sexuel. A la suite d’une fuite effrénée, Noé et Eve ont trouvé refuge chez les Shatoms où ils ont retrouvé Albertius, récemment destitué par Arckina. Après quelques semaines de repos, il est maintenant temps de repartir à l’aventure vers Abrasombra afin de rejoindre le Grand Horloger. Lui seul est en effet capable de reconstruire l’Horloge de la Vie qui permet de retourner sur Terre. Malgré son désir fou de partir à Rochefaille pour délivrer sa bien-aimée Célestia, Noé finit par accepter à contrecœur d’accompagner ses acolytes. Abrasombra, ville de débauche, de luxure et de tous les spectacles. Officiellement, la seule ville sûre de Lock pour qui ne veut pas se faire remarquer. Pendant ce temps, Népharius agit dans l’ombre et profite de sa nouvelle situation pour détourner de grandes quantités d’eau dont lui seul en connaît le dessein…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Valp a vraiment réussi son univers fabuleux, bien qu’extrêmement décalé : des décors magiques et imaginatifs, un monde clos avec ses propres règles qui nous renvoient à la fois à nos rêves et à nos cauchemars… Cet album, l’avant dernier tome de la série, continue graphiquement dans la lignée des précédents, réitérant un dessin abouti et mâture aux coloris irréels. Côté scénario, il s’agit certes plus d’un épisode d’attente qui prépare lentement l’apothéose de la future conclusion. Pour nous faire patienter, le récit mise alors beaucoup plus que d’habitude sur l’humour. Valp a-t-elle voulu donner plus de profondeur à ses personnages ? Toujours est-il que le caractère de deux des personnages principaux s’en trouve profondément modifié. On percevra alors un Noé anti-héro qui a une sérieuse tendance à la débauche et une Eve écervelée, un peu pouf, qui se la joue et qui rêve en secret de séduire Albertius. Si ces modifications psychologiques apportent d’un côté un petit plus de sympathie, elles paraissent de l’autre plutôt incohérent et contribue de fait à mitiger le plaisir sur cet avant-dernier épisode.