L'histoire :
Bor et Annet sont des agents du Lynx, un département interstellaire qui tente de prévenir les dérèglements écologiques aux quatre coins de la galaxie. Cependant Bor est entièrement concentré sur l’idée de retrouver sa fille Liu, qu’il croyait morte. Or une sérieuse et récente piste la dit toujours en vie ! Chez un pirate informatique, Bor et Annet obtiennent une info cruciale : le dernier contact de Liu provient de la planète Swön, un caillou sans atmosphère ni intérêt situé en limite de l’espace contrôlé par la fédération. Les deux agents s’arrangent alors avec leur hiérarchie pour aller enquêter sur la gestion des déchets de trilium, car la planète sert de dépotoir au royaume voisin d’Ysla pour ce minerai hautement toxique. Il leur faut un prétexte crédible, car la planète est en dehors de la juridiction du Lynx. Ce sera donc une « visite d’évaluation ». Bor et Annet sont accueillis par le commandant Brytz et le lieutenant Balysh, des aliens un peu trop courtois pour être honnêtes. Un robot-nurse pot-de-colle et froid doit encadrer le moindre de leurs déplacements au sein d’une base austère. Dès le lendemain de leur arrivée, la visite de contrôle leur permet de comprendre le cycle de retraitement du trilium. Des navettes containers déchargent les capsules toxiques dans des cratères qui, une fois pleins, sont vitrifiés par-dessus de manière étanche. Heureusement que personne ne peut vivre sur Swön ! Personne, vraiment ? Pourtant, dans d’immenses galeries sous la surface…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Et voilà une sympathique petite série de science-fiction mâtinée de polar et d’écologie qui se termine ! Notre binôme d’agents du Lynx, un organisme interplanétaire de prévention des catastrophes écologiques, se retrouve cette fois sur un astre tellement inhospitalier qu’il sert de dépotoir de minerai toxique pour une nation alien. Or évidemment, ledit caillou inhospitalier n’est pas si dépeuplé que ça, ce qui en interdit formellement l’utilisation en tant que poubelle de l’espace. Mais cette dimension ethnologique et écologique n’est qu’un contexte de fond à une narration clairement tournée vers l’enquête de l’agent Bor sur sa fille. Au tome 1, nous l’avions découvert dépressif car il la croyait morte – sa femme s’était même suicidée pour ça ! Au tome 2, le désir ardent de retrouver sa trace se convertissait en espoir réel de la retrouver vivante… et ce tome 3 va aller au bout de cette idée et conclure totalement la série. Cet ultime opus est donc tout à la fois une aventure de science-fiction écologique, un thriller familial et une intrigue d’aventures diplomatiques, au travers d’une narration assez grand-public. Le scénariste Serge Perrotin aura ficelé la trilogie « à l’ancienne », avec pas mal d’expérience, des inspirations venues de toutes parts et un soupçon de facilités bien emballées. Il peut une nouvelle fois s’appuyer sur le dessin d’Alexandre Eremine au semi-réalisme de traits fins justement proportionnés sur les persos et richement décorés.