L'histoire :
En 1764, Louis-Antoine Bougainville baptise « îles Malouines » un archipel découvert à 900 km des côtes sud de l'Argentine, en hommage aux marins de Saint Malo qui y ont débarqué en premier. En mai 1982, la dictature argentine décide de reprendre ces îles, à l'Angleterre qui en a la souveraineté depuis 1833. Si l'Argentine a l'avantage de la proximité, l'Angleterre a l'avantage de la force : elle est alors la seconde puissance militaire mondiale. Le capitaine Carballo est alors un pilote militaire argentin. Dans le contexte de la guerre qui débute, il fait pour la première fois un vol de reconnaissance aux dessus de l'archipel, un rêve d'enfance. Mais à peine est-il de retour sur sa base de San Julian, que celle-ci est attaquée par deux F16 britanniques. La DCA argentine parvient à abattre un appareil, mais elle essuie un mitraillage fatal. De retour sur son porte-avion, le pilote anglais jurera de venger son camarade dégommé. La première mission officielle de bombardement confiée à Carballo a lieu un 1er mai. Cela aurait-il en sens de mourir pour sa patrie un 1er mai ? Tandis qu'il réfléchit à son engagement, à sa famille, au déséquilibre des rapports de force, Carballo se dirige avec son escadrille droit vers les Malouines en rasant l'océan, pour éviter les radars. Soudain, surgit devant lui un bateau. En un même réflexe, il parvient à l'éviter et à larguer une bombe...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l'origine de cette nouvelle série, et pour satisfaire à la ligne éditoriale aéronautique de la collection Cockpit de Paquet, il y a la volonté de Walther Taborda de rendre hommage à l'héroïsme des pilotes de sa patrie d'origine lors de la guerre des Malouines. A en croire l'éclairage qui nous est ici apporté, les faucons (nom donné aux pilotes argentins) ont fait preuve d'un courage et d'une virtuosité aérienne dingues, quand bien même ils ont fini par perdre la guerre contre cet ennemi plus puissant et infiniment mieux équipé. Inspiré par les souvenirs authentiques des rescapés, le récit est ici vaguement centré sur le capitaine argentin Carballo. Or, le pilote n'est pas très charismatique, malgré son patriotisme ostentatoire et la louable intention de l'œuvre. En fait, le scénario de Nestor Barron prend soin d'éviter tout manichéisme (ni l'une ni l'autre cause des belligérants ne prend le dessus sur l'autre), mais le lecteur peine aussi à se captiver en raison de ce défaut d'engagement. La narration a donc tendance à manquer de rythme, de fil conducteur porteur, de souffle épique. Et en matière de récits guerriers, ces lacunes sont fatales à l'intérêt qu'on leur porte. Sous les crayons de Taborda, les différents appareils rutilants et les ballets aériens auxquels ils se livrent sont certes impeccablement rendus. Ils contenteront pleinement les fanas d'aéronautique.
