L'histoire :
L'Angleterre a toujours nié : le porte-avions HMS Invincible R05 n'a jamais été touché. L'ennui, c'est que des pilotes argentins, en mission dans cette fichue guerre des Malouines, lui ont collé un Exocet dans la carcasse. Les argentins l'ont aussi payé cher, car un des deux A4 Skyhawk fut abattu. De leur côté, les anglais n'ont jamais admis les faits, et pour cause : le prince Andrew était à bord ! Mais qu'importe la voix officielle de la Grande Bretagne, le navire a regagné son port deux mois après les autres, avec des traces de réparation et repeint de frais... Dans ce laps de temps, l'Argentine faisait l'impossible : tenir à distance une des plus grandes armées du monde, avec des moyens ridicules, proportionnellement à son ennemi...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La force des récits militaires, ceux qui relatent des faits de guerre, c'est avant tout de s'appuyer sur une documentation solide. Malouines n'échappe pas à cette sacro-sainte règle, puisque ce récit est basé sur les témoignages des pilotes argentins. Ce dernier tome fait honneur au Commandant Pablo Rafael Carballo, que les auteurs ont même rencontré. A l'époque (1982), ce pilote avait participé à 7 missions en 11 jours. Son expérience, son autorité et son dévouement pour ses hommes, en avaient fait un leader d'exception. Sur le papier, compte tenu des forces en présence, 90% des experts ne donnaient pas une chance à l'Argentine de tenir plus d'une semaine. La guerre qui venait de se déclencher contre l'Angleterre, pour quelques bouts de rochers situés dans le sud de l’Atlantique, ne pouvait connaître qu'une seule issue, favorable aux anglais. Au sol et en mer, la supériorité des moyens britanniques était une promesse de domination sans faille. Quant aux forces aériennes, l'Argentine ne disposait que de « vieux coucous » : des A4 Skyhawk, de conception américaine, et des Super-Etendards français, ainsi que deux avions ravitailleurs. Une paille face aux anglais, dont les Harrier, capables de décoller et d'atterrir à la verticale, étaient la fierté. Mais c'était sans compter sur 5 Exocet, que la France avait livré quelques jours avant le conflit. Les argentins n'étaient pas censés pouvoir les utiliser, le laps de temps entre la livraison et la mise en service étant trop court. Pour autant, un guide technique fut négligemment oublié par les français et brillament exploité par leurs clients. Ces missiles, malgré quelques ratés, contribuèrent à couler plusieurs navires brittons, provoquant l’ire de l’État-major, mais faisant finalement plier le pouvoir politique. Tous ces faits sont relatés avec brio et la narration restitue tensions tout en assurant un rythme d'enfer à ces faits de guerre. Vamos chicos !