L'histoire :
Une colombe, un rameau d’olivier dans le bec, vient se poser sur l’arche de Noé. Bien qu’il n’y ait que de l’eau à perte de vue, c’est une excellente nouvelle : cela signifie qu’il commence à y avoir à nouveau des arbres quelque part. Cela fait en effet des mois que les occupants de l’arche sont confinés en son sein. Mais pour le moment, Noé considère qu’il est encore tôt pour envisager de descendre. Bien que cela fait des semaines que l’arche est échouée sur une montagne, le sol est encore meuble et l’eau doit encore s’évacuer. Pour preuve, les poules jetées par-dessus bord s’enfoncent la tête la première dans la boue. A bord, les esprits commencent à s’échauffer entre les filles et la tension est croissante.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le voyage de Noé s’achève, sa famille et ses bestioles vont enfin pouvoir regagner la terre ferme. Le créateur qui a détruit l’humanité lui assure qu’il ne recommencera plus et qu’il ne ravagera plus la Terre entière avec un déluge. Si cet album débute par une prolepse, on retourne rapidement 15 ans en arrière, quand Noé et ses amis, pris pour des fous, sont la risée de tous. Les hommes veulent faire vivre un chemin de croix à Noé en tentant d’entraver son projet d’arche. Ils abusent ainsi de subterfuges administratifs ; les deux fonctionnaires chargés du contrôle de la conformité de l’arche sont caricaturaux à souhait. Pour sa part, Noé et ses disciples s’évertueront à convaincre les hommes de la colère de Dieu. La Jolie Mya va faire son arrivée quelques années avant la fin du chantier et faire tourner la tête de Chan, le fils métis de Noé. Ce second volume est tout aussi jubilatoire que le premier et que les précédents cycles du Voyage des pères. Toujours respectueux de la religion, David Ratte revisite ce passage du livre de la Génèse avec un humour fin et délicat. On se gausse de ses références musicales d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, de ses jeux de mots subtils ou encore de certains dialogues au vocabulaire anachronique disséminés avec parcimonie. Son dessin classique avec des personnages aux regards hypnotiques est également divin. Que le lecteur se rassure, si ce troisième cycle s’achève avec ce second tome, la Bible recèle encore de nombreuses histoires de voyages que Daniel Ratte pourra nous raconter avec humour.