L'histoire :
Oscar, Alain, Francis et Sylvain sont tous les quatre des fanas de bagnoles. A chaque seconde de son temps libre, le vieil Oscar bichonne sa Simca Aronde au polish (crème qui fait briller), au grand désespoir de Paulette, sa femme, qui n’en peut plus de cette passion dévorante. Alain, lui, est propriétaire d’une ancienne R8S, une ancienne voiture de flambeur, qui donne des bouffées nostalgiques aux petits vieux de la maison de retraite quand il se gare devant. Sa femme à lui, elle lui reproche le temps dingue qu’il passe aux toilettes, à lire des magazines spécialisés bagnoles. Quant aux jeunes Francis et Sylvain, ils éclusent les rassemblements de passionnés, les meetings de tunning, les petites annonces sur le web, à la recherche de la bonne occasion. Evidemment, ils ne sont pas à l’abri de plans foireux (voiture à récupérer dans une mare aux cochons, toit ouvrant piqué aux mites…). Et lorsqu’ils trouvent enfin une voiture à acheter à un prix raisonnable, tout le monde se fichent de leur poire à leur passage. Tous quatre retapent surtout un local et cherchent un nom pour leur club de passionnés…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Par définition, la collection Calandre de Paquet rassemble des aventures d’hier ou d’aujourd’hui mettant en scène les belles carrosseries. Pour la première fois, elle ouvre ses portes à un recueil de gags en une, deux ou trois planches, réalisés par un pur, un vrai, un hardcore fana de bagnoles : James Morice. Cet auteur est un vrai amoureux des vieilles carrosseries et ça se sent tellement qu’il va être difficile de conseiller ce (premier ?) recueil à tout autre public. Mieux vaut en effet connaître un minimum de spécificités sur les vieilles Renault 8, Simca Aronde, Matra 530, Opel 1900 GT… pour apprécier la plongée de spécialistes dans Polish. Morice dispose en outre d’un style graphique gros-nez abouti et très dynamique, qui lui permet même de caricaturer et de malaxer graphiquement les vieilles bagnoles, au point de leur accorder beaucoup de vie. Sur le plan de la thématique, en tout cas, le cahier des charges est respecté à 100%. En revanche, sur le plan de l’humour – bien que ce domaine soit affaire de pure subjectivité – c’est plus laborieux. La manière de mener les gags n’est pas toujours des plus fluides, les chutes se montrent souvent plates ou téléphonées, nombre double-sens graveleux et faciles auraient pu être évités. Ce recueil grand format donnera donc pleinement satisfaction aux amateurs de vieilles voitures, beaucoup moins aux lecteurs rompus à l’humour BD.