L'histoire :
Alors que Burba fait irruption sans discrétion dans la tente, Ian se réveille en sursaut et en manifestant son mécontentement. Le jeune novice lui annonce que le capitaine souhaite le voir. Les deux hommes sont convoqués avec la charogne. En mettant son nez dehors, Ian n’arrive qu’à dégotter un morceau de pain de seigle moisi. Burba lui annonce que lui n’a même pas eu le droit de se mettre quelque chose sous la dent, car seuls les vétérans peuvent se nourrir. Arrivé dans la tente du capitaine, ce dernier leur annonce que l’armée est coupée en deux et qu’il doit attendre les ordres, mais que les réserves sont vides. Leur mission est simple, partir en éclaireur pour débusquer les plus grosses fermes à moins de cinq lieues du campement. Les trois hommes se mettent en route. Au premier village, les trois compagnons comprennent très vite que leur tâche va être compliquée. Effectivement, une partie de l’autre armée y stationne et les vivres sont hors de prix. S’ils veulent débusquer de la nourriture, il va falloir qu’ils sortent des sentiers battus. En passant sur un pont, Ian découvre un canal d’irrigation qui sillonne à travers la forêt. Il n’y a pas de doute : au bout, il y a des champs irrigués et de la nourriture. Arrivé au village, ce dernier à l’air désert. Mais une jeune femme à moitie nue charme la charogne qui s’empresse de l’honorer. Ian sent l’embuscade à plein nez et reste sur ses gardes. Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que le piège se referme sur eux...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après l’horreur, la frénésie et la violence des combats du tome 1, les auteurs offrent un peu de répit au lecteur pour reprendre son souffle. Le tome deux prend son point d’appui sur une situation particulière pour l’armée des sans âme. Ils sont bloqués par l’ennemi et l’attente les empêchent de se ravitailler en pillant les fermes se situant sur leur chemin. La mission donnée à Ian, Burba et la charogne est très simple et semble anodine. C’était sans compter sur le secret des habitants de ce petit hameau semblant abandonné. Les scénaristes Luca Enoch et Stefano Vietti ne dévoilent presque rien de l’intrigue principale dans ce nouveau volume. Le récit est mis sur pause et se focalise sur une situation particulière. Ce choix scénaristique est particulier car, in fine, le lecteur pourrait apprécier ce second tome sans avoir lu le premier. Le récit surprend seulement par la découverte du village et surtout de son fameux secret. Le scénario montre toujours la violence générale dans laquelle beigne le héros principal, mais l’intrigue se situe un niveau en-dessous du premier opus. Il y a encore beaucoup trop de questions laissées en suspens lors du premier tome pour que le récit se détourne complètement de l’intrigue principale. C’est dommage car le lecteur risque de perdre le fil. Au niveau du dessin, Ivan Calcaterra prend le crayon en main et succède avec brio à Mario Alberti, auteur du premier opus et de la couverture de ce second tome. Même si le dessin n’est pas en tous points identique, les deux hommes conservent le même univers graphique, sans grande incidence sur le trait des personnage. Nous évitons ainsi la confusion provoquée par un changement de dessinateur. Le découpage de l’album est moderne et sort des sentiers battus en proposant de nombreuses superpositions, brisant ainsi la monotonie d’un découpage traditionnel et apportant aussi du dynamisme au récit. Même si le choix scénaristique est surprenant à ce stade du récit, ce nouvel opus garde son très joli univers graphique, ainsi que son ambiance dure et violente.
