L'histoire :
Sur la digue d’une plage, à proximité d’un sémaphore médiéval fortifié, Serge aborde Mathilde. Croyant à un énième dragueur balourd, la jeune femme refuse tout d’abord la discussion. Serge lui explique alors sa démarche. A la lecture du testament de son père Jean, récemment décédé, le notaire lui a remis une boîte contenant une correspondance amoureuse, à laquelle Jean tenait beaucoup. Après avoir mené sa petite enquête, Serge a retrouvé l’expéditrice de ces lettres, durant l’automne 1964 : il s’agit d’Héloïse, la mère de Mathilde, que Serge aimerait donc rencontrer. Mathilde annonce alors à Serge que sa mère souffre d’une profonde atonie mentale depuis des années. Néanmoins, la jeune femme accepte de confronter sa mère aux lettres et aux photos de la boîte. Lorsque Héloïse les voit, elle prononce le prénom « Jean » et court en pleurs vers la mer ! Quelques jours plus tard, Mathilde et Serge se rendent à l’institut où elle réside, intrigués par les propos confus que Héloïse émet depuis le choc psychologique. En arrivant, ils sont surpris de voir qu’elle a de la visite, en la personne d’Alphonse, un marin pêcheur ancien ami de Jean….
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Serge cherche à comprendre la jeunesse de son père, mais il ignore ce qu’il va involontairement déclencher en fouillant dans ce passé enfoui. D’une simple recherche dans des souvenirs de famille, cette histoire se transforme en romance, puis en un polar palpitant et… sanglant. Christophe et Sandrine Bon, couple marié de jeunes auteurs, livrent là leur première œuvre en BD, certes pas exempte de défauts, mais toutefois habile. Le couple de héros, Serge et Mathilde, enquête au même endroit qu’à eu lieu, il y a plus de 30 ans, un fait important dans la vie de Jean et d’Héloïse… mais lequel ? Leur passé intriguant est-il responsable de la folie d’Héloïse ? Une sorte d’ambiance pesante s’installe progressivement, comme si de vieux fantômes hantaient toujours les lieux… La lenteur du rythme de ce one-shot, le paysage paisible d’un bord de mer, le doux parfum de vacances estivales, l’utilisation de cases géantes (souvent 2 ou 3 par planche), le trait épais du dessin (de monsieur), la colorisation sobre (de madame)… Tout est savamment combiné pour ménager le suspens et renforcer l’intrigue. Dans la deuxième partie, un flashback fait la lumière sur la tragédie qui a ensanglanté cet été 1964. Dès lors, le récit se fait plus improbable en raison de la démesure des faits. Il reste néanmoins parfaitement palpitant. Jusqu’à la dernière case, glaçante…