L'histoire :
Accoudée au bar d’une boite de nuit comble, la brune et jeune Sofia déprime. Quel est l’avenir de sa relation avec Roberto ? Celui-ci est d’autant plus compromis que la seconde suivante, elle s’aperçoit que ce dernier embrasse goulûment sa sœur ! Si seulement ses histoires de mecs pouvaient être aussi idylliques que pour sa copine Ana…
Justement, Ana, jeune blonde au corps de rêve, s’exhibe topless sur une plage pour aller se baigner. Mais en revenant sur le rivage, toutes ses affaires ont disparu. La voilà obligée de traverser la ville en petite culotte pour retourner chez elle. Le soir, elle tente d’oublier cette mésaventure lors d’une soirée qu’elle organise entre amis avec Sofia. Mais la soirée, à laquelle participe son ex, ne se passe pas comme prévue…
Enfin, Victoria se fait violence pour réviser ses examens chez elle au lieu de sortir en boîte avec ses amis. Installée avec ses bouquins dans… sa baignoire, elle est soudainement surprise par une l’intrusion d’un homme…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Influencé par Strangers in Paradise de Terry Moore, ce magnifique one-shot sert de recueil à 3 histoires sentimentales de la vie de jeunes filles essentiellement préoccupées par leur situation sentimentale. Guillem March plante ses intrigues amoureuses sur l’île de Majorque, un décor qui lui est familier puisqu’il y est né. Baignées par le soleil méditerranéen, ces bluettes nous rappellent les vacances de notre jeunesse, durant lesquelles les flirts occupaient toutes nos pensées. Mais l’auteur prend le temps de se poser des questions, comme autant de moments privilégiés pour penser à soi, à son propre destin et à celui ou celle qui le partage. Une sorte d’état raisonnable au beau milieu des passions estivales. Ces histoires sont troublantes, justes, sincères mais ne révolutionnent pas non plus le récit sentimental. A 26 ans, Guillem March fait déjà montre de grands talents de conteurs, même si le propos final est somme toute léger. On suit tantôt des scènes comiques (le roquet et ses problèmes gastriques), tantôt grave (l’agression sur la plage), mais le plus souvent nostalgiques. En fait, ce dont il a surtout besoin, c’est d’un coloriste ! En effet, la maîtrise d’un coup de crayon largement inspiré par les mangas s’accompagne d’une colorisation expérimentale, un peu en décalage avec le propos poétique de l’oeuvre. Le résultat est néanmoins superbe, décliné en trois traitements graphiques différents.