L'histoire :
Octobre 1944. Alors que le gouverneur de Hongrie, Miklos Horty, déclare la fin des hostilités, son ordre ne parvient pas au Haut Commandement des forces armées. Un officier, Otto Skorzeni, entouré des militaires qui refusent la fin de la guerre, se charge de l'opération Mickey Mouse, qui consiste à kidnapper le fils du gouverneur pour forcer ce dernier à revenir sur sa décision. Le pays bascule alors aux mains de Ferenc Szalasi, fasciste convaincu. Le sort du pays est désormais d'être l'allié de l'Allemagne nazie et plusieurs milliers de bombardiers américains sont utilisés dans des raids ravageurs, alors que la partie orientale du pays est attaquée par les soviétiques. Pour les forces de l'Axe comme pour celle des Alliés, couper les voies de ravitaillement est un enjeu capital. Le 23 octobre 1944, sur la base aérienne de Ferihegy, le capitaine Pal Bodo, chef de l'escadron Tiger, briefe ses hommes. Une nouvelle fois, il donne l'ordre de bombarder la gare d'Oroshaza, défendue par les soviets...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tous les aérofans se régalent des fictions qui mettent en scène des pilotes. Et que les séries soient des grands classiques ou plus modernes, quand on a mordu dans le manche à balai, on ne part pas en vrille et surtout, en ne décroche pas. The Old Tiger fera l'unanimité parmi ce lectorat, mais trouvera aussi un bel écho auprès des lecteurs plus « généralistes », tant son récit est touchant car authentique. En effet Gyula Pozgay a eu un grand-père qui lui a donné envie de dessiner et de voler car il servi l'armée de l'Air Hongroise, alors Sergent Tibor Vörös. Il était mitrailleur à bord d'un ME 201 CA-1 piloté par le sergent-chef Valiant Josezsef Orban, surnommé Old Tiger. Enrôlé alors que le pays vient de basculer du côté des fascistes, l'illustre aïeul de l'auteur a effectué pas moins de 17 missions. Et c'est l'une d'entre-elles qui est relatée ici dans le détail. En effet, l'auteur a eu en mains le carnet de notes que son grand-père a tenu lors de sa captivité. Recoupant les éléments authentiques avec des documents officiels, Gyula Pozgay délivre donc un véritable récit de guerre. La cible, la météo, l'altitude en vol, les actions menées, le lieu et l'heure exacte des affrontements et des victoires, ainsi qu'une foule de données techniques, sont ainsi reconstitués. Côté dessin, c'est du tout bon. Le grand format de l'album permet de profiter d'un découpage dynamique : plongées, contre-plongées, panoramiques, bandes verticales et doubles pages, on en prend plein les yeux. Voici donc un album particulier, un témoignage aussi touchant qu'authentique, qui glace le sang quand on prend un peu de recul et qu'on pense à ceux qui ont du combattre, quel que soit leur camp.