L'histoire :
« C’est la rentrée ! Je suis folle de joie (si !si ! Pourquoi, ça se voit pas ?). J’attends avec impatience emploi du temps et liste d’élèves pour refaire le stock d’antidépresseurs et de vitamine C. L’attente est longue mais je gagne le 1er combat : Yes ! Pas cours le mercredi après midi… Ah ouais ! Le mercredi, personne n’a jamais travaillé ? Le collège est fermé ? Effectif : 2e combat … Yes ! Gagné ! Émilie redouble mais je ne l’ai pas. Quoi ? Une faute de frappe sur la liste des 4ème C ? C’est pas Émile mais Émilie… Carrément inhumain ! Des comme ça : une par carrière c’est normalement amplement suffisant. Il faut dire que notre petit génie ne tarde pas à se hisser rapidement à la hauteur de mes attentes dès le remplissage de sa fiche de renseignements : elle veut être Rémi. Non ! Pas se retrouver seule et sans famille comme le personnage d’Hector Malot, mais simplement toucher une indemnité chaque mois comme ses parents : le célèbre R.M.I… Passé un petit temps de réadaptation, l’Emilisme, à coup de médoc, on s’y fait. Mais cette année, j’ai la chance d’avoir une équipe de champions toutes catégories : Brandon, un petit gothique tout mimi qui plus tard ambitionne d’arracher la tête des rats avec les dents ; Basile l’ « elephant man » de l’odeur et Shirley, plus intéressée par le sexe que par la grammaire. Alors pour faire face, j’ai décidé de me détendre en allant à la piscine avec une collègue… en oubliant que les élèves y allaient aussi. »
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Plutôt que de peaufiner sa méthodologie, recourir à quelques stages de perfectionnement aux nouvelles pédagogies, corriger ses copies pour les rendre en temps et heure ou dispenser les centaines d’heures de soutien nécessaires à son Émilie (et puis aussi laver enfin son sweat noir rayé qu’elle porte inlassablement) : Soph’ la prof se préfère en Soph’ la bloggeuse (http://lestoujoursouvrables.over-blog.com/) devenue auteure de BD pour une 2e salve satirique et drôle en milieu scolaire. Pour notre plus grand bonheur et sans conteste celui de sa prof préférée (sous couvert de moquerie on sent rapidement que ce type de gamin à sa faveur), l’indécrottable Émilie revient avec cette forme olympique qu’on lui connaît : une science inégalable de tout mélanger, de tout comprendre de travers et de le répéter bien haut et fort. Pourtant, cette année la concurrence semble des plus sévères, au regard du panel proposé à l’enseignante : Brandon, Basile ou Shirley, bien qu’ils jouent dans une autre catégorie, semblent pouvoir se hisser à la hauteur de notre petite stimulatrice de grosse dépression. A nouveau, le dessin se veut minimaliste, géométrico-naïf mais hyper adapté à la narration. Une mise en scène, d’ailleurs, toujours aussi judicieuse, créant immédiatement l’empathie autour de ce petit univers raillé avec justesse grâce à un sens de l’humour ravageur et inné. Souhaitons à Soph’ que blog et BD lui permettent, encore longtemps, de pouvoir chaque jour prendre le chemin du collège : toutes les petites Émilie en ont certainement besoin.