L'histoire :
Dans les années 60, Jack Lebay, âgé de 65 ans, quitte New York pour assister à l’enterrement de son ami Rhod Fitzpatrick dans la petite ville de Ponchatowla. Durant le trajet, il se souvient de l’incroyable aventure qu’il avait jadis vécue à ses côtés, alors qu’il n’était qu’un gamin d’une dizaine d’années. 1908 : à l’époque, son grand-père, un riche propriétaire terrien, accuse réception d’une énorme caisse contenant… une voiture ! Cet objet moderne crée l’évènement sur le ponton de déchargement du port fluvial. Rhod, régisseur du domaine, se charge de lire le mode d’emploi pour la faire démarrer. Jack et lui effectuent alors leur premier voyage, tout émoustillés, entre le ponton et la grange de l’ancien colonel Lebay. Puis tandis que Rhod s’applique à repeindre le bolide en jaune canari, le vieux colonel lui annonce que cet achat n’est pas un signe extérieur de richesse, mais qu’il a une finalité économique : il compte bien le transformer en tracteur pour ses plantations ! Un véritable sacrilège, pour Rhod. Aussi, lorsque une semaine plus tard, les grands-parents de Jack se rendent à la foire agricole de Saint-Rochelle, Jack réclame de pouvoir rester avec Rhod, afin de percer, aux côtés de Rhod, les secrets de la belle mécanique. Mais une fois les propriétaires partis, Rhod propose à Jack d’en profiter pour aller voir du pays. Prendre enfin un peu de liberté à bord de « Tin Lizzie », jusqu’à la ville de New Bay…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour leur première incursion dans la sphère du 9ème art, après bien des années passées dans l’animation au sein des studios Disney, Thierry Chaffouin et Dominique Monféry frappent fort. En faisant honneur aux premières voitures du début du XXème siècle, accueillies comme des petits évènements dans les milieux ruraux, ils livrent sans doute le meilleur représentant de la collection Calandre de Paquet (à ce jour). Tin Lizzie est le nom familier donné à la Fort T, voiture à l’époque « moderne », quasiment un personnage à part entière, autour de laquelle va se cristalliser un challenge de taille dans les dernières pages de cette première partie. Le cahier des charges mécanique est donc rempli, mais il dépasse le simple cadre de la bagnole. L’expérience et le talent des auteurs leur permettent d’accorder à l’aventure des dimensions épique et grand-public. Les protagonistes sont bienveillants et attachants, et le périple engagé fleure bon l’Amérique des grands espaces, de l’aventure avec un grand A et de la liberté, encore permis au début du XXème siècle. Le dessin de Monféry est tout particulièrement réussi, qui met en scène des personnages aux trombines expressives et détaillées, évoluant dans des décors veloutés et colorés… soit un procédé créatif très proche de l’animé ! D’ailleurs, les auteurs se sont permis une bande annonce qui vaut franchement le détour… Un formidable premier coup de manivelle !