L'histoire :
1908. Rhod a retrouvé la trace de son amour d’enfance Becky – alias Miss Kay – sur l’affiche d’un cabaret de New Bay. Aussitôt, il a bravé la demande de son patron, le colonel Lebey, riche propriétaire terrien de Ponchatowla, de transformer sa nouvelle automobile en tracteur, pour se rendre à New Bay durant son absence. Rhod y est évidemment allé avec la voiture, repeinte en jaune et rebaptisée Tin Lizzie pour l’occasion. Il a emmené avec lui son ami noir Louis, ainsi que Jake, le petit-fils du colonel Lebey, totalement excité à l’idée de conduire ces nouveaux engins que sont les automobiles. Mais sur place, Rhod s’est immédiatement retrouvé en concurrence avec Lord Knox, un éleveur de purs sangs qui demande Miss Kay en mariage. Par amour, il accepte un pari un peu dingue : participer à une course, voiture contre cheval, pour le cœur de la jeune femme. Or, étant donné les performances athlétiques du champion de Lord Knox, Black Storm, Rhod a le sentiment d’avoir perdu d’avance. Dans un premier temps, il s’agit surtout de récupérer la voiture, confisquée par le shérif et la ligue de vertu locale. Grace à l’intervention providentielle du colonel, Rhod est déclaré innocent du vol de voiture dont il était accusé… et peut donc participer à la course !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Paru à peine six mois après le premier tome, Rodéo Junction conclut une aventure rafraichissante faisant honneur à la technique automobile, comme le requiert la collection Calandre de Paquet. Ce diptyque met surtout en lumière dans le 9ème art deux auteurs jusqu’alors inconnus au bataillon : Thierry Chaffoin (au scénario) et Dominique Monféry (au dessin). Leur aventure sentimentale se situe au moment de la révolution automobile, au tout début du XXème siècle, dans une région agricole des USA, donc dans un contexte de western modernisé. Particulièrement expressifs sous les traits de Monféry, et bienveillants les uns envers les autres, les personnages sont logiquement attachants. Les décors typiques, détaillés et variés, ainsi que les ambiances, ne sont pas oubliés : la course sous la pluie est un moment d’anthologie. Monféry est un vétéran de l’animation et cela transparait dans son dessin idéalement rythmé et « animé ». L’idée du pari entre un cheval et une automobile permet aussi de broder moult péripéties, sentiments, tensions et enjeux, pour un résultat vraiment réussi.