L'histoire :
En janvier 1943, un pilote allemand est retrouvé défiguré dans les décombres d’un bombardement allié à Bruxelles. Celui-ci perturbe les officiers nazis, car il n’a… aucune identité répertoriée. Il semble qu’il ait été un allié infiltré, durant plusieurs semaines, au sein de l’armée du Reich. A l’origine de cette découverte, la veille, un pilote belge avait rejoint sa base aérienne anglaise à bord de son Typhoon avec un sacré trophée : le sergent pilote Jean de Seys venait de placer 200 obus dans la façade de l’immeuble de la Gestapo. Jean avait quitté l’Europe 3 ans plus tôt, pour rejoindre la France libre de l’autre côté du Channel. Avec l’aide de son frère Simon, qui avait créé une diversion, il avait piqué un biplan allemand pour rejoindre l’Angleterre. Simon était resté en France et en Belgique, où il avait rejoint la Résistance. Au fil de sa formation au sein de la RAF, Jean de Seys s’était lié d’amitié avec Raymond Desmoulin, un autre pilote belge. Durant des mois, ils s’étaient entrainés l’un l’autre, avaient parfait leurs techniques de chasseurs, jusqu’à obtenir leurs premières missions, à bord de gros avions Typhoon, mixtes chasseurs-bombardiers…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le coup d’éclat impromptu de Jean de Selys – rebaptisé ici « de Seys » – contre l’immeuble bruxellois de la Gestapo en janvier 1943, est authentique. Pour titre, le Typhoon utilisé par de Selys pour son exploit fut également réellement l’un des meilleurs chasseurs-bombardiers utilisé par la RAF. Auteur complet et fana d’aéronautique, Christophe Gibelin extirpe de ces deux figures authentiques de la seconde guerre mondiale, une version personnelle en diptyque pour la collection Cockpit de Paquet. L’aventure remodelée est en effet largement romancée et son héroïsme mitigé. Car à travers cette adaptation, il semble que le succès de ce jeune pilote contre l’immeuble de la Gestapo ait provoqué une réaction en chaîne qui s’avéra tragique pour la Résistance belge… Mais ceci sera plus profondément à suivre dans un second tome. Ce premier opus nous présente avant tout les protagonistes, les éléments de la problématique et l’initiation suivie par de Seys au sein de la RAF. La narration emprunte parfois la voix off manuscrite, aidée par le journal de bord de de Seys. Elle ne s’interdit pas, parfois, des séquences entièrement muettes (l’évasion de France…). Gibelin en profite surtout pour dessiner avec une précision de stakhanoviste des ballets aériens vrombissants et des carlingues sous moult coutures (vues du dehors ou de dedans). Cet aspect graphique est exemplaire, a contrario des visages des protagonistes, peu gracieux et surtout peu distincts et reconnaissables les uns des autres. Cela ne gêne pas la fluidité narrative et n’empêche nullement de s’intéresser au personnage et à son exploit, que l’on reste curieux de décrypter dans un second opus…