L'histoire :
Braqueur de drugstores sans grandes ambitions, Harold peine à se remettre de sa rupture avec Ludmila, braqueuse de drugstores sans aucune ambition. Heureusement, son pote Jack sort de prison et lui propose immédiatement un nouveau dernier gros coup « avant de se ranger ». Il s’agit de kidnapper le chien du millionnaire et trafiquant d’armes Harry Taxman, que ce dernier considère comme son propre fils. Le coup est extrêmement simple : les moindre détails ont été prévus par le chauffeur de Taxman, Léon, écrivain raté à ses heures. Cet idiot en a même écrit un roman intitulé « Voleurs de chien ». Pour mener à bien le rapt, Léon a besoin de deux complices avec lesquels il est prêt à partager la rançon. En retour, il n’exige qu’une chose : que Jack et Harold respectent à la lettre le déroulement de son scénario. Les deux compères exécutent le plan, sans grand respect pour ce roman débile. Au final, ils s’emparent sans problème du chien et appellent Taxman pour le faire chanter. Mais ce dernier n’est pas du genre à se laisser embobiner. Non seulement il menace de leur « manger les tripes », mais en plus, il fait appel à un mystérieux mercenaire, Marty Napoléon, une brute pourvue d’un flair incomparable…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans le genre polar, ce n’est pas vraiment la première fois que des escrocs entreprennent un dernier gros coup avant de se ranger, pour en définitive se planter en beauté ! Mais c’est bien là le seul cliché adopté par ce one-shot, découpé en chapitres, qui se distingue par un ton humoristique et frais. Artur Laperla, jeune auteur espagnol (comme souvent chez Paquet), orchestre le tout en brouillant les pistes. Tout part d’une histoire d’amour, se transforme en affaire de kidnapping, et tourne finalement en farce tragico-comique. On s’attache rapidement aux méchants, une paire d’escrocs sympathiques, bien plus qu’au millionnaire ampoulé et peu enclin à céder aux ravisseurs. Le chauffeur-écrivain incarne également un personnage truculent, un benêt qui pense en permanence comme on écrit, c'est-à-dire avec la ponctuation ! Les rebondissements sont imprévisibles, notamment le dénouement final, cynique et inattendu. A partir d’un style de dessin naïf d’une grande maîtrise, Laperla réussi à insuffler un ton, une ambiance originale, dont on sort réellement enchanté.